Pierre Bastien – Sonic Folkways (2022)
Peut-être que certains se souviennent de Pierre Bastien, ce musicien étrange, bâtisseur de sons nouveaux à partir de machines élaborées par lui-même pour émettre une trace sonore. Ce joueur de mécanos modernes, de jeux de constructions évolués, créateur de machines mécaniques agencées de telle façon qu’elle produisent de la musique avec une précision horlogère est de retour sur cet album de deux mille vingt-deux.
Ça se présente sous la forme d’un vinyle tiré à cinq cents et ça s’appelle « Sonic Folkways », je suis un peu frustré par le manque de documentation, mais figure cette note au dos de l’album : « All Made by Pierre Bastien and his Mecano Orchestra », nous pouvons être sûr qu’il s’agit bien du Pierre Bastien que nous connaissons et que nous avons déjà eu le plaisir d’écouter…il y a bien longtemps !
Pour ma part je l’avais laissé en deux mille onze sur l’album « occupé » de Michel Potage, depuis il a sorti plus d’une douzaine d’albums sans que je ne m’en rende compte. Il est vrai qu’il a passé et dépassé les frontières du jazz, flirtant avec d’autres musiques, électroniques, répétitives, d’avant-garde et expérimentales, pour autant il souffle encore dans les instruments ou gratte les cordes quand il le faut, comme sur « Pan’s Nap ».
Il aurait fallu que je sois plus assidu pour mieux entrer dans son univers actuel, qui semble moins « ludique » qu’autrefois et plus profond sans doute, les sons entendus font entendre une musique assez élaborée avec une multiplication de couches sonores qui s’ajoutent ou disparaissent, laissant la place à autre chose qui pourrait être une mélodie ou un thème.
D’un côté le souffleur fait appel à tout type d’instruments, embouchures ou anches qui pourraient convenir, de l’autre le rythmicien utilise des percussions de toutes sortes, déjà existantes ou inventées pour l’occasion, car Pierre Bastien est aussi un inventeur d’instruments, je ne sais s’il garde des traces écrites de toutes ses découvertes mais elles mériteraient de faire l’objet d’un musée !
Un album étrange donc, bâti autour d’une musique unique et personnelle dont le seul pierre Bastien est dépositaire, les atmosphères sont souvent répétitives avec un axe évolutif et une multitude de petits évènements qui interviennent pour que tout tienne et vive.