Spiderland par Feedbacker
Je ne connais pas d'album qui porte mieux son nom. Slint porte un murmure malsain et pénétrant à votre oreille qui vous sonde et semble chercher au plus profond de vous.
Vous imaginez cette petite bête noire malicieuse qui se glisse sournoisement vers vous, lentement, calmement, mais non sans une certaine forme de violence sous-jacente. La musique vient jouer de sa complexité, ses répétitions, et vous écorche ponctuellement l'oreille à coup de gros riffs saturés au paroxysme de cette violence sonore.
L'impression me reste que Spiderland plante quelque chose en vous, s'immisce en quelque sorte dans l'inconscient. On ne sent pas chez Slint l'envie de crier un message au monde, d'être le plus démonstratif possible dans sa démarche. Spiderland s'adresse à l'individu ; chacun de ses morceaux s'approche de vous pour vous chuchotter quelque chose, comme un secret. L'album est porté par une sorte de folie douce qui tour à tour vous torture ("Don Am?") et rallume vos espoirs (le salvateur "Washer").
Accessoirement, l'une des pièces musicales majeures des années 90 pour toute son influence sur le mouvement post-rock. Personnellement elle reste une des œuvres les plus denses et fortes qu'il m'ait été donné d'entendre.