Julian Lage - Squint (2021)
J’ai écouté et découvert le guitariste Julian Lage lorsqu’il a enregistré aux côtés de John Zorn, peut-être a-t-il rencontré ce dernier par l’intermédiaire du batteur Kenny Wollesen qui les a côtoyés tous deux. Pour ce qui me concerne, que ce soit au travers de « Salem », du « Book Beri'ah » en 2018, ou de « Nove Cantici Per Francesco D'Assisien » de 2019, ou encore de « Virtue » ou de « Songs for Petra » en 2020, j’ai été séduit et même impressionné par ce musicien.
C’est la raison pour laquelle je n’ai pas attendu pour commander « Squint » qui vient de sortir sous le nom du guitariste. Il opère en trio avec le bassiste Jorge Roeder et le batteur Dave King qui qui tient également la batterie dans le groupe « Bad Plus ». L’album sort sur Blue Note, ce qui est une sorte de consécration pour un musicien de jazz, ça marche encore, après toutes ces années.
Il faut dire qu’ici on baigne dans le classicisme, Julian est un guitariste extrêmement doué, jeune, il sait déjà tout faire, tout jouer à la perfection. Pour un gars comme lui la seule chose que l’on demande c’est de savoir s’il a une âme, enfin si ça s’entend et je crois pouvoir répondre que oui.
Il pourrait se la péter, mais non, il penche plutôt côté Bill Frisell, souriant et modeste, enfin c’est comme ça que je l’imagine. Ici seulement deux reprises, le reste ce sont ses compos et pour ceux qui aiment avoir affaire à des trucs fins et mélodiques, Julian est leur homme !
La basse est ronde et complice, ces deux-là se fréquentent depuis longtemps et l'amitié les rassemble. Le jeu de Dave King à la batterie est moins évident, déjà dans le choix d’une sonorité assez sèche, habile mais très directe, j’allais dire rock, mais ce serait abusé.
Un chouette album de jazz, virtuose mais sans tape à l’œil, il passe très vite et le vinyle à la note bleue est bien joli…