La perfection n'est pas de ce monde ma p'tite dame, pourtant je me demande si ACCEPT ne l'a pas atteinte un certain 18 septembre 1985.
Ce live est extraordinaire. Enregistré à Osaka, le combo allemand a livré ses meilleures cartouches au cours d'un concert devant des fans japonais au bord de l'hystérie. À l'époque, ACCEPT avait acquis une sacrée notoriété en nous offrant des pièces telles que Breaker, Restless And Wild, Balls To The Wall ou Metal Heart... Mais rien ne laissait présager la sortie de ce Staying A Life monstrueux (un best-of à lui tout seul), surtout à une période de déconvenues pour le groupe (départ d'Udo, Eat The Heat avec le chanteur éphémère David Reece).
La set-list des plus grands classiques d'ACCEPT est des plus alléchantes. Cela démarre fort avec l'un des plus grands hymnes de toute l'Histoire du Heavy : Metal Heart, avec son intro magnifique, son refrain headbangant et ses soli empruntés au grand Beethoven... Ça ne pouvait pas mieux commencer ! Pas le temps de souffler que voici déjà l'époustouflant Breaker, suivis des tubes en puissance que sont Screaming For A Love-Bite (refrain et soli absolument jouissifs), Up To The Limit (sacrés chœurs) et Living For Tonight (putain de riff !)...
Ces 2 derniers morceaux font office d'apéritifs avant le moment de grâce qu'est Princess Of The Dawn. Dieu qu'il est magique, ce morceau. La rythmique et les soli flamboyants de ce titre figurent parmi les plus beaux que j'ai jamais entendus. ACCEPT nous transporte dans un autre monde à l'écoute de cette chanson inoubliable. Udo domine la scène et le public chante avec lui comme jamais dans cette version live du feu de Dieu... Superbe. S'ensuit un solo de ce cher Wolf Hoffman de grande facture, où l'on sent quelques p'tites références bien senties (le Peer Gynt de M le Maudit ne m'aura pas échappé).
Retour en fanfare avec le direct Restless And Wild et son riff incendiaire, le gonflé Son Of A Bitch où le grand Udo (oui, j'ai bien dit grand) se lâche comme un fou, les chevaux de bataille que sont London Leatherboys et Love Child dont la basse et la batterie dominent les intros respectives... Vient ensuite Flash Rockin' Man où le groupe est déchaîné comme jamais. Ah, une accalmie tout de même avec le génial Dogs On Leads qui contient ce qu'il faut d'agressivité contrôlée, avec une intro très progressive dans l'âme et des chœurs grandioses.
Attention, voici venir les 2 derniers monstres, et quels monstres : le culte Fast As A Shark, grosse tuerie parmi les premiers morceaux purement Speed Metal, est à en tomber par terre. Udo hurle comme un malade tandis que les guitaristes nous assènent des riffs bien tranchants... Sans oublier la batterie qui prend toute sa dimension dans ce morceau incontournable. Et le meilleur pour la fin avec le mastodonte Balls To The Wall, gigantesque, avec son intro majestueuse, ses parties de guitare super-accrocheuses, son refrain gonflé et son break où Udo s'adresse toujours à la foule japonaise qui se montre ultra-réceptive, merde, qu'est-ce-que c'est beau à entendre...
...Et c'est fini. La première fois que j'ai écouté Staying A Life, je me suis pincé pour savoir si je rêvais ou pas. Ce live ne contient aucun défaut, mais vraiment aucun. Le son est parfait, le public est aussi bien mis en avant que le groupe qui n'a jamais aussi bien joué. Il n'y a presque que des pépites sur cet album spectaculaire. Putain, mais c'est pas étonnant qu'il ait aussi bien marché à sa sortie. Les mots me manquent pour décrire l'impact qu'a eu ce disque sur moi. Un live légendaire, à ranger au panthéon des plus grands du Metal avec le Live After Death de MAIDEN, Alive! de KISS ou No Sleep 'Til Hammersmith de MOTÖRHEAD. Rien que ça. Si un jour je devais m'exiler sur un atoll désertique avec pour subsister qu'un seul album live, mon choix serait vite fait. Ce serait celui-là !
Danke schön ACCEPT pour cette leçon de Heavy Metal.
(Critique reprise du site NIME)