Stone’s Reach est le dernier album en date (2009) du groupe Be’lakor, qui pour une fois ne vient pas de l’habituelle Scandinavie, mais d’Australie. Vous allez rire : c’est encore un groupe de death-metal. Ça commence à devenir pathologique et j’en blâme une nouvelle fois La Citadelle pour m’exposer à ce genre de musique. Qui plus est, c’est un groupe de rôlistes, puisque son nom est inspiré en droite ligne de l’univers de Warhammer.
Musicalement, je vous rassure tout de suite : on reste dans la lignée des groupes que j’écoute dans ce style. Le métal de Be’lakor est très mélodique – enfin, aussi mélodique que faire se peut sans devoir rendre sa licence de death-metal : on a quand même droit à la grosse voix qui growle, à la rythmique plombée et aux gros riffs qui poncent.
En contrepoint, on a des compositions très longues (un seul des huit morceaux de Stone’s Reach fait moins de cinq minutes) et très travaillées, rehaussées de claviers et de mélodies de haute volée. Le groupe n’hésite pas d’ailleurs à lancer quelques fausses pistes, comme l’intro faussement paisible de « Venator », première piste de l’album, ou l’instrumental « Husks ».
Pour un peu, je parlerais même de death-metal progressif, mais on va encore dire que je suis trop sur mon truc. Pourtant, les exemples de compositions alternant de multiples tableaux foisonnent, comme « Held in Hollows » ou le final « Countless Skies ». Certes, on est loin de la virtuosité des grandes pointures du métal progressif et la production de l’album me paraît un peu paresseuse, mais Be’lakor compense en misant sur l’ambiance et l’énergie.
Be’lakor est une preuve supplémentaire qu’on peut faire dans le brutal tout en étant mélodique. Je suis en train de me demander si je n’ai pas une vision quelque peu erronée du genre death-metal. Quoi qu’il en soit, ce méconnu Stone’s Reach mérite une écoute plus que bienveillante.