Un nouveau groupe de rock new-yorkais, comme c'est rafraîchissant ! Rien de nouveau à  l'horizon du Lower East Side, mais difficile de rester objectif face à  cet album inaugural d'Elefant. D'abord, premier argument et non des moindres, Diego Garcia, le chanteur à  l'allure dandy romanticorococo, est argentin, fan de football (soccer pour ceux qui ont des doutes) et s'avère capable de se mettre dans tous ses états devant un match des Gauchos. Ensuite, élevée à  la pop anglaise maniérée des années 80, sa voix légèrement écorchée ose se mettre en scène pour raconter des histoires d'amour d'adolescent compliqué. Autre bon point, son groupe n'a pas peur d'abuser de grosses nappes de synthé tout droit sorties des versions dub de New Order circa 1985, en effet flagrant sur Tonight Let's Dance. Et c'est là  où on arrive à  l'essentiel. Elefant est le pendant musical moderne des premiers émois adolescents filmés par John Hughes dans les années 80. Les défauts, les clichés à  la pelle, la grandiloquence, ils n'en ont Cure. Et ils ont parfaitement raison. Ainsi, l'ombre de Three Imaginary Boys plane ici tel un ange gardien pour être sûr que ces gars-là  réussissent à  botter définitivement le cul plat de Brian Molko. Pont idéal entre la brit pop et le rock cool américain, Elefant détient la recette fatale - guitares acérées, section rythmique efficace et chanteur fier - capable de faire mouche à  chaque titre ou presque de ce disque attachant. Bientôt un classique.(Magic)


Fraîchement émergé de la scène new yorkaise, Elefant présente de sérieux atouts. Doté d'un chanteur-leader charismatique (Diego Garcia, au croisement de Johhnny Thunders et Morrissey, avec un soupçon de Marlène Dietrich dans "Shanghaï Express"), ils ont pour eux des références musicales irréprochables. Que peut-on trouver à redire d'un groupe qui revendique, pêle-mêle, les Smiths, Joy Division, les Beach Boys, New Order ou le Velvet comme influences principales ? Signé sur un label indépendant en vogue, ils s'inscrivent dans ce que la presse décrit généralement comme un "retour du rock" (comme s'il était parti un jour...mais c'est un autre débat), amorcé il y a trois ans par le "Is this it" des surestimés Strokes. Alors, avec cet album au titre délicieusement gothico-punk façon cold wave second degré - "Sunlight makes me paranoïd" (qui, bizarrement, rappelle "Never trust a man who, after being a punk, is playing electro" des Wampas-comme quoi, les association d'idées...) - quoi de neuf sous le soleil de Big Apple ? Mettons au crédit d'Elefant d'avoir réussi à publier un album rempli de hits potentiels. L'ensemble tient debout. Les lignes de basse sont dévastatrices (Peter Hook a décidément une grosse influence sur la formation). La décadence satinée de Diego Garcia réveille en nous de doux souvenirs, toutes ces nuits assis en tailleur devant la hi fi, au cours desquelles les mots de Morrissey entraient en nous pour ne plus jamais en ressortir...Cette voix, même si elle n'est pas encore exploitée autant qu'elle le devrait (mais ce n'est qu'un premier album, après tout), laisse augurer de belles choses. L'ensemble évoque un Cure légèrement décadent, ce qui n'est pas le moindre de leurs mérites. Tout va-t-il donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Ce n'est pas si simple... La juxtaposition de références irréprochables ne donne pas forcément à l'album le statut de classique instantané, encore moins de disque de chevet. Il est logique, lorsqu'on a réfléchi sur la musique depuis l'adolescence, que les influences ressortent maladroitement dès que l'on a l'occasion d'approcher un studio d'enregistrement. La forme est bonne, certes, mais qu'en est-il du fond ? L'album PARLE-t-il à l'auditeur ? Pour ça, il est nécessaire de ressentir la mise en danger, l'investissement physique. Or, ce disque d'Elefant n'en manifeste pas beaucoup. Aucun des titres ne peut être qualifié de chef d'oeuvre brut. Sans rentrer dans la comparaison avec des premiers albums mythiques ayant plus de trente ans (le Velvet, les Doors, Pink Floyd, les Who), le premier album des Libertines était tout de même autrement plus habité. On sentait le sang et les tripes dans les sillons. Espérons donc que nos amis d'Elefant arriveront à tirer leur épingle du jeu, pour ne pas sombrer dans l'erreur du "truc rock hype qui dure 6 mois".(Popnews)
New York, toujours et encore. Il y a des périodes comme ça, où tout sourit à Big Apple. Eux sont déjà bien connus là-bas, mais leur premier album —sorti en 2003 !— ne vient de sortir en France que ces jours-ci. On a tellement de retard que le groupe est déjà en studio pour enregistrer le prochain long effort. Avant qu’il ne soit trop tard, parlons de ce premier album. Elefant est un groupe dont le frontman, Diego Garcia, a été élu homme le plus sexy du monde par un magazine américain. Ca en jette comme première approche. Mais est-ce qu’il y a quelque chose derrière cette belle gueule ? Eh bien oui. Pas de musique barrée façon Gus Vans Sant, pas de garage rock non plus. Ils ne sont pas illettrés. Elefant flirte plus avec la pop bien aménagée anglaise des années 80. Un peu new-wave, mais pas trop. Un peu des Cure, mais pas trop. Garcia semble être une réincarnation assez bien réussie de la classe de Bowie, de Morrissey, le bassiste est aussi profond qu’Interpol (“Make Up”, “Tonite Lets Dance”) et le guitariste, quand il ne s’inspire pas des Strokes mixé avec Weezer (“Misfit”), est minimaliste et efficace. Mettons les choses au clair, ce n’est pas les années 80 strass et paillettes, pas trop en tout cas. La production est un adoucissant un peu trop fort pour une musique qui se renferme quelquefois dans une pudeur mal à propos, ce qui rend quelques morceaux un peu légers (“Static On Channel 4”, “Esther”). C’est dommage, parce qu’en dehors de ce défaut de production, les compositions sont très bien ficelées, les mélodies coulent de source et l’ensemble dégage une très forte homogénéité. Des titres tels que “Sunshine Makes Me Paranoid”, “Now That I Miss Her” et au-dessus encore “Bokkie” sont véritablement des petites perles de caviar bien assaisonnées. Elefant sort convaincant de son premier opus, mais peine à s’affirmer comme futur grand, à cause d’un son parfois faiblard.(liability)
bisca
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le 24 mars 2022

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