Décembre 2017. On me parle d’un groupe ayant donné un super concert à l’Ubu pendant les Transmusicales de Rennes. Dans mes souvenirs, on m’en parlait dans ces termes : « la musique était top », « la chanteuse est super jeune, elle est toute petite », « la scéno’ était cool. C’était de la neige sur des écrans mais avec plein de couleurs »… Des gens qui s’enflamment vite après un concert aux Transmusicales est monnaie courante dans la capitale bretonne. Du coup rien d’alarmant. Je passe vite à autre chose.
Mi-février (c’est aproximatif). Je prends mon repas du midi devant le JT de M6, ça arrive… ET PIM ! Reportage sur Superorganism, « ce groupe né grâce au web » qui est ce petit truc qui monte. Le reportage est pas ouf, mais ça a le mérite de faire les connexions dans mon cerveau. Ce fameux groupe qui a joué à l’Ubu en décembre est Superorganism. Bon ok, cool. Ça à l’air sympa. Je passe encore à autre chose.
Début mars 2018. Comme tous les vendredis, je regarde les sorties d’albums de la semaine. J’ai le choix entre Eddy De Pretto et le premier album de Superorganism. Autant vous dire que mon choix est vite fait. Je commence mon écoute et j’accroche bien. Plus les morceaux passent, plus je me prends au jeu. Trente minutes plus tard, l’album se termine. Je le relance dans la foulée. Pas de secret, j’ai kiffé !
Superorganism : c’est quoi ?
Originaires de Nouvelle-Zélande, d’Australie, du Japon et d’Angleterre, les huit membres de Superorganism ont cassé internet en septembre 2017 avec le clip du single « Something For Your M.I.N.D. ». Un morceau à l’esthétique assez singulière. Une sorte de très bon titre de Gorillaz. Le public découvre alors ce collectif cosmopolite, mené par la voix désinvolte de Onoro Noguchi à peine majeure.
L’histoire du collectif est assez cocasse. En tournée au Japon, The Everson (groupe constitué d’une bonne partie de ce que deviendra Superorganism) fait la rencontre de Onoro Noguchi, fan du groupe. Les planètes s’alignent, ça papote sur Skype et ça finit par créer un collocation à Londres. Voilà, Superorganism est né.
Les empereurs du cool.
Musicalement, Superorganism réussit là où bien d’autres groupes se cassent les dents. Guitare surf à la cool, gros synthé et chant boudé, la sauce prend assez vite. C’est coloré, estival et simple. Ce premier album est l’album que n’arrive plus à faire Damon Albarn avec Gorillaz (pensez au remix de 19-2000). Ca part dans tous les sens sans jamais forcer et ça balance du tube sans faire exprès. « Everybody Wants To Be Famous », « Reflections On The Screen » et « SPRORGNSM » ne mettent pas bien longtemps avant de donner envie de se déhancher. Les refrains sont catchy et la production rafraîchissante.
Impossible de ne pas citer « It’s All Good » qui est un excellent morceau d’ouverture. La mélodie est génialement simple et le titre déborde d’énergie. Un vrai régal. On se fait aussi plaisir en écoutant « Nobody Cares » qui est tout ce que la musique Ratatat n’est pas : c’est un morceau de musique complet. Pas la version instrumentale d’un truc pas vraiment fini.
L’album est dans son ensemble très bon et ne possède pas de moments creux. On s’amuse pendant une trop courte demi-heure. Superorganism est un projet ultra-excitant et déjà assez abouti. Le groupe ne sait pas se tenir et part dans tous les sens pour notre plus grand plaisir. Les musiciens s’amusent et c’est communicatif. Attention à ce que le groupe ne devienne pas effigie de tous les néo-hipster aux pulls trop grands et beaucoup trop des années 80. On leur pardonne car Superorganism c’est super trop cool.