Sonic Youth Med Mats Gustafsson Og Merzbow – Andre Sider Af Sonic Youth (2008)
En écho à des échanges sur la formation Sonic Youth, voici « Andre Sider AF Sonic Youth », un album de 2008 dont le titre en danois signifie à peu près « L’autre face de Sonic Youth », il faut dire que c’est la coutume, sur SYR d’écrire chaque pochette dans une langue nouvelle.
Le Cd est donc sorti sur « Sonic Youth Records », le label du groupe, celui-ci est le numéro huit. En fait, il s’agit d’une collaboration qui regroupe Sonic Youth augmenté de Jim O’Rourke, et accompagnée par deux invités hors du commun, le saxophoniste suédois Mats Gustafsson dont on a déjà parlé par ici, et Merzbow aka Masami Akita, au laptop.
Sur le papier c’est effectivement très alléchant, ça ressemble d’emblée à un truc de fous, Sonic Youth c’est un excellent groupe de rock, mais il aime à dépasser ce statut et à franchir les barrières, et même, carrément toutes pour ce qui concerne le plus fou des Sonic, Thurston Moore. Sans doute que ce sont ses migraines incessantes qui lui ont court-circuité le cerveau, pour ainsi le projeter du côté des musiques hors normes et hors de contrôle.
C’est bon, il emmène la troupe avec lui, s’y ajoute le fou du free suédois Mats Gustafsson, un gars qui ne connaît pas de limite et joue du « biniou » comme personne, tous les saxs sont à sa mesure, particulièrement le ténor et le baryton. Merzbow aime la noise et la musique extrême, ça tombe bien, par ici on en veut, on est au concert et on est là pour ça !
Ça va donner, c’est sûr, ce premier juillet 2005 au « Roskilde Festival », et ça risque d’être dur pour ceux qui suivent, le célèbre « Black Sabbath » et son rock toxique, efficace, mais assez basique, la simplicité est toutefois un ingrédient qui bonifie souvent le bon rock, « Black Sabbath », va falloir déchirer !
Le principe de ce concert est assez simple, chacun entre à son tour, la première arrivée, Kim Gordon, se met à jouer, puis les Sonics se succèdent à intervalle régulier, arrive enfin le gros son de Mats Gustafsson qui libère l’énergie, et enfin Merzbow et son bruitisme toxique, la tension est à son paroxysme et ne tombera qu’à la fin de l’unique morceau joué ce soir-là, près de cinquante-huit minutes après.
La sortie est organisée dans l’ordre inverse, la guitariste, trompettiste quitte la scène, suivie à intervalle réguliers des autres musiciens qui regagnent l’ombre un à un, jusqu’à ce qu’on n'entende plus que le seul Merzbow et sa machine inhumaine, acclamé par la foule délirante.
Allez « Black Sabbath », au charbon !