J'ai connu le phénomène Costes durant l'été 2013 notamment avec le morceau "Le fist de l'espace".
Je ne m'étais pas aventuré plus loin car j'étais devenu assez "picky" en matière de musique et ne jurais que par de faux indés et des rythmes aux artifices tous plus soignés et aseptisés les uns que les autres.
Puis le mois dernier je suis retombé sur des archives de l'INA, une interview avec Ardisson et Costes qui a relancé mon intérêt, et timidement je me suis aventuré dans la jungle Amazonienne du trublion underground ou chaque fourré cache un piège mortel pour les plus faux-jetons d'entre nous.
J'ai donc embrassé le bonhomme tout entier quand je suis tombé sur cet album (venu du ciel) qui m'a subjugué, étonné et atterré (dans cet ordre).
J'ai trouvé de l'harmonie dans la cacophonie, de l'humour et de l'esprit même dans la plus sombre des régressions et j'ai découvert un mec bien plus sensible que moi et qui n'avait peur de rien. C'est ce qui m'a séduit sur le court terme.
Avant tout, "Terminator Moule" est un album concept qui m'a fait sourire du début à la fin, qui est imprévisible et qui ne s'essouffle JAMAIS.
J'ai noté plusieurs choses géniales lors de mes multiples écoutes. Premièrement, Costes n'hésite pas à chanter en dehors du rythme, et il s'affranchit plusieurs fois de cette règle dite d'or tout au long de l'album. Et la mayonnaise prend inexorablement.
Deuxièmement, c'est un maître dans l'art de l'improvisation, et certaines chansons n'auraient pas toute leur substance si elles n'avaient pas été taillées dans le vif à l'aide de son micro aux sorties saturées et humides.
On peut reprocher à Costes qu'il dénigre la femme du début à la fin de cet album, mais je ne lui en tiens pas compte car son raisonnement n'est pas à prendre au sérieux. (C'est mon avis perso.)
L'éternel combat entre les hommes et la dictature du sexe féminin, aux allures de guerre des étoiles, les mecs sains contre les moules de merde.
L'inexpérience des hommes et la peur de la femme, surtout.
Toutes ses paroles sont trash mais parlantes, car tout le monde a au moins une fois pensé comme Costes dans son intimité, c'est une force de la nature, nous ne sommes pas des anges :)
Alors après plusieurs semaines d'écoute presque exclusive de cet album j'en ressors carrément admiratif pour le travail et l'attention du détail portée sur l'entièreté du projet. Costes est un artiste complet, il mérite son succès mais le monde ne mérite pas encore Costes. Longue vie, Jean-Louis !
(Le 9/10 c'est parce qu'il est très difficile d'écouter l'album en public ou sans casque, par contre je me suis nettoyé une plaie ouverte sanglante et infectée en écoutant sa musique à fond, qu'est-ce que c'était exaltant bon sang...)