En attendant le Krita Yuga...
Si "Musick to play in the dark" était un album nocturne, ce dernier opus de Coil est assurément un album solaire. Qualité d'autant plus remarquable qu'il s'agit de réarrangements d'anciennes chansons avec lesquelles le groupe a réussi à faire un tout plutôt cohérent après la mort du chanteur.
Typique du dernier son de Coil, ce "Ape of Naples" est plus facile d'accès, tout en restant mystérieux voire parfois profondément dérangeant ("It's in my blood"). L'écoute est agréable mais on ne sait pas toujours facilement se repérer, musicalement parlant. Le groupe n'est pas un as de la composition, on a toujours une soupe de sons et d'ambiances plus ou moins répétitives dont les plus réussies deviennent véritablement entêtantes, dans le bon sens du terme, à l'instar de "Teenage Lightning", la grande réussite de la galette selon moi, d'une sombre couleur qui vous bouffe lentement le cerveau, dans une légèreté héroïnomane des plus poétiques.
Pas des as de la compo, disais-je, mais l'utilisation d'instruments tels que l'accordéon (nostalgique) ou le xylophone (magique !) sur quasiment chaque piste vient donner une cohérence et une matérialité à ce qui aurait pu être un pur trip un peu trop éthéré.
Un point d'entrée idéal pour faire connaissance avec ce groupe assurément, habituellement très difficile à appréhender, même dans ses moments les plus faussement naïfs. Car n'oublions pas que Coil, suivant sa charte magique du chaos, n'est là que pour pervertir tout ce qui peut l'être dans l'attente eschatologique d'un monde nouveau et purifié...