The Baby Huey Story: The Living Legend par lehibououzbek
James Ramey aka Baby Huey est un artiste bien méconnu du grand public. Une des causes ? Sa disparition soudaine à 26 ans dû à une crise cardiaque. Putain de came. Gravé sur un unique album, celui-ci aura suffit pour laisser une empreinte incroyable dans la soul américaine.
'The Baby Huey Story: The Living Legend' est un album posthume sortit quelques mois après son décès. Hendrix, Joplin et Huey quittèrent leurs contemporains quasiment en même temps. La musique perdait dès lors des figures, des voix, des présences. Des cultes oserais-je dire.
A une époque où les dieux Marvin Gaye, James Brown, Stevie Wonder, Sam Cooke, Curtis Mayfield, Otis Redding, Sly & The Family Stone, Aretha Franklin, Isaac Hayes et James Carr trustaient les podiums, il était bien difficile de se faire une place au soleil avec tant de talents compilés. Mais la maison Curtom de sieur Mayfield n'a pas oublié de faire signer les meilleurs, les jeunes pousses qui savaient allier la voix au feeling. Une recrue dont les ailes allaient définitivement être coupées en pleine force de l'âge. Mais avant de nous quitter, Baby Huey nous aura laissé une touch, un cri, un regard à l'image de cette pochette à la fois simple et touchante. Indélébile aura été la reprise incroyable de Sam Cooke ("A Change Is Gonna Come") qui selon moi outrepasse - et je ne pensais pas dire ça un jour - celle de Cooke. Je me la suis écoutée 3 fois de suite et j'ai eu les poils qui se sont dressés sur mes bras. Véridique. C'est un moment unique dans la musique, croyez-moi. Bien que l'originale soit déjà à la base extraordinaire, cette reprise ne peut évoquer aucun mot. Elle s'écoute, se ressent, se vit. Juste. J'ai rarement été confronté à pareille chose dans ma vie musicale; à savoir qu'une version originale de ce calibre soit tout simplement expulsée au rang de remplaçant. Dingue.
L'autre grand moment de cette galette est "Hard Times". Ce morceau servira de sample principal à Ghostface Killah dans "Buck 50" et pour un grand nombre de rappeurs également. Les ombres de James Brown et de Sly Stone ne sont pas loin. Visez le niveau. Pour rester dans la vague funk, le titre introducteur "Listen to Me" vaut lui aussi son pesant en platine. Du jazz-funk des familles. Je verrai bien cette chanson dans un soundtrack des seventies.
Ainsi rien que ces trois titres méritent l'acquisition express de ce disque. C'est de l'or en barre. Ni plus ni moins. Les autres morceaux passeraient presque pour être anecdotiques dans cette flambée triptyque.
Un album à placer à côté des meilleures productions du milieu des années 60/début 70.