Cet album. Ah, cet album.
Il doit plus en rester grand chose, je veux dire, physiquement.
On se l'est un peu partagé ma soeur et moi, elle l'avait avant de partir à la fac, moi après, je sais même pas si on l'a numérisé. De toute façon on trouve tout sur internet maintenant.
Les premiers titres à nous avoir fait remuer dans tous les sens étaient Everybody Needs Somebody To Love, où ils parlent de garage, en tout cas c'est ce qu'on chantait, et puis... Gimme Some
Lovin', obligé, elle est juste après.
Après on a vu le film, et on a mieux compris la chanson Think chantée par Arleta Franklin. Je sais pas si on savait ce que ça voulait dire "think" avant, en tout cas on l'avait pas mis en relation avec le reste de la chanson. A force de progresser en anglais, elle prenait un nombre de sens de plus en plus important.
Une chanson sur ce qu'est être femme, libre, et noire. Mais on peut interpréter les paroles différemment.
J'ai mis vraiment très longtemps à apprécier le double album, parce qu'entre les tubes pures et simples, il y a beaucoup de trucs moins percutants. Il a fallu que je m'y fasse. J'avais ma petite madeleine de Proust au milieu, Theme From Rawhide. Je trouvais le nom super bizarre, c'est seulement des années après que j'ai compris qu'il y avait une série qui s'appelait "rawhide" et que les blues brothers s'amusaient à jouer son générique pour calmer la foule de bouseux qui leur lançait des bouteilles de bière.
Minnie The Moocher, j'avais regardé les paroles une fois, je me souviens plus très bien, c'était drôle, et puis ah-di-ah-di-ah-di-oh. Shake Your Tail Feather, je sais pas du tout de qui c'était, ça m'étonnerait beaucoup que ce soit d'eux, grâce à cette chanson j'ai appris comment on disait "queue" et "plume", et à remuer encore plus vite du bassin.
Bref, un défouloir pas possible, associé au film l'ambiance atteint des sommets, et c'est très drôle, très décalé, comme le film.
Un dernier petit coup de chapeau à Home Sweet Home Chicago que mon prof de guitare m'avait apprise par hasard et qui n'était pas si difficile.
Par contre il connaissait aussi bien les paroles que n'importe qui dans la rue, alors on chantait seulement "come on / baby don't you want to go / by the same old places / home sweet home chicago".
Je me suis toujours demandé comment il fallait traduire ça en français mais ça me parlait bien, une vieille ville crade dont on connait tous les recoins mais qu'on apprécie quand même.
Je ne me suis jamais vraiment penché sur les paroles.
Peut-être qu'un jour moi aussi je retournerai à Chicago. En tout cas un bon nombre de ces chansons sont gravées dans ma tête et me donnent des envies de pogo à chaque fois que je les écoute.
Un costard noir, des lunettes noires, un chapeau noir.
(si vous êtes blond, ou pire, roux, teintez vous les cheveux)