Leyla McCalla – The Capitalist Blues (2019)
Leyla McCalla est née à New-York mais ses origines sont Haïtiennes et, depuis 2010, elle vit à La Nouvelle-Orléans. Elle est également multi instrumentiste, joue du banjo, du violoncelle, de la guitare, et bien sûr elle chante. Sa musique est d’engagement comme l’atteste le nom de cet album, « Capitalist Blues » où elle décrit les méfaits de ce monde, où l’ennemi des pauvres, c’est la finance, qu’on se le dise !
C’est un disque de chansons, des blues, des airs Haïtiens, des références à la musique de La Nouvelle Orléans et de la Louisiane, c’est parfois chanté en créole comme sur « Mize Pa Dous » où l’on goute quelques compréhensions, « Li fatigue mwen, Tet mwen chaje, Tout la jounen m’ap travay, Tout la jounen m’ap bourike, Mwen pa gen yon bon krayon, Pou’ m ekri chante », oui, la misère n’est pas douce !
Je vous parle de cet album un peu jazz, à travers la fenêtre « New Orleans », mais on y retrouve cette musique des déshérités qui ont créé le blues et la musique noire, ce terreau de musique populaire si fertile qui n’accepte pas la fatalité et se révolte. Le titre « The Capitalist Blues » est à cet égard sans illusions et dénonce férocement ce monde de requins, il est suivi du titre « Money Is King » qui se termine par cette phrase « You see how a dog is better than you », ce qui nous renvoie à la phrase de Mingus, cruelle et désabusée, « Moins qu’un chien ».
Je vous rassure bien d’autres thèmes sont abordés sur ce magnifique album plein de banjo, de steel guitar, de fiddle et même d’une bouteille de whisky dont joue King James. Cet album et ses « protest songs » pourrait très bien être programmé sur Radio Nova , sans problème, au milieu du Grand Mix !