Salle d'attente
Longtemps que j’avais pas écrit une critique. Le nouvel album d’un de mes groupes préférés représente une bonne occasion. Je vais diviser ma critique en deux parties puisque j’ai l’impression que...
le 21 oct. 2022
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Longtemps que j’avais pas écrit une critique. Le nouvel album d’un de mes groupes préférés représente une bonne occasion.
Je vais diviser ma critique en deux parties puisque j’ai l’impression que c’est la structure de l’album.
Les 5 premiers titres donc :
Excellente première partie d’album.
There’d Better A Mirrorball est une vraie réussite dans sa construction, ses violons, son ambiance de musique de fin d’un film. Le chant de Turner gomme à mes yeux tous les défauts qu’il présentait lors du dernier album. On garde ce côté over-dramatic et crooner mais sans les inflexions nazes et l’articulation théâtrale et caricaturale. Ptn ça fait du bien mes amis. Et puis vas-y, ce falsetto qui s’envole à la fin ça tue.
I Ain’t Quite Where I Think I Am, c’est funky, c’est sympa, mais ça ne s’envole malheureusement jamais et c’est assez frustrant. En tant que single c’était à la limite de la déception, mais je sais pas, dans l’ambiance de l’album ça passe très bien. Et ça nous introduit une autre réussite de l’album.
Car en effet, Sculptures Of Anything Goes est un morceau très inspiré et réellement intéressant. L’ambiance qui s’en dégage est troublante mais encore une fois on a ce côté très cinématographique. Je pense qu’il y a plein de gens qui n’y trouveront pas leur compte, mais j’ai toujours aimé quand les Monkeys s’aventurent dans des thèmes plus inquiétants. Qu’ils soient bordeliques (j’ai en tête If You Were There Beware de FWN ou Pretty Visitors de Humbug) ou plutôt orchestrés et lents comme ici.
Jet Skis On The Moat y’a rien de fou mais c’est juste bien fait et très « luxurious » comme le disent nos amis brits. Franchement c’est sexy, ça s’écoute bien, on valide.
Body Paint j’ai eu du mal au début mais là franchement dans l’album ça glisse. Toujours un peu de mal avec la dernière partie où le chant laisse un peu à désirer mais les deux premières sont vraiment cools et ses variations de chants me plaisent beaucoup. Pourtant le thème instrumental de la chanson est assez chiant, mais là pour le coup Turner donne une autre dimension à la chanson. Je valide aussi.
Les 5 dernières chansons :
On va pas y aller titres par titre cette fois ci puisque mes remarques valent pour absolument tous les sons de ce qui ressemble à une playlist de salle d’attente.
Déjà, les instrumentales sont assez plan-plans. Sérieux quelqu’un trouve quelque chose de réellement excitant là-dedans ?
On se (je me ?) fait franchement un peu chier. On n’arrive pas à suivre ne serait-ce qu’un semblant de rythme, y’a rien qui catch l’oreille. Alors oui c’est bien produit, c’est bien mixé, les arrangements sont bien faits patati patata… Mais d’une part, c’est quand même la moindre des choses quand on a leurs moyens et leur expérience, et surtout, ça ne justifie absolument pas l’absence de mélodie marquante.
Et comme les instrus ne suivent pas, bah tout à coup, le chant de Turner redevient caricatural dans mes oreilles (alors qu’il a pas forcément bcp évolué depuis la première partie de l’album). Osez me dire que tous les chants de ces 5 titres ne reprennent pas les toplines de la plus grande imitation de Turner de l’histoire que vous pouvez dégustez ici :
https://twitter.com/scheifferbates/status/1572683424460328960?s=25
C’est trop souvent la même. Je comprends même pas le plaisir que Turner prend à chanter comme ça.
Breeeeeef.
Honnêtement je suis assez agacé par cet album. Autant je respecte et limite admire la démarche de se foutre royalement des charts et ne plus rien faire de calibré pour la radio depuis AM. Autant je me rends compte que depuis AM justement, les Monkeys c’est 2 albums en 9 ans (!!!) pour bien trop peu de morceaux mémorables et excitants à se mettre sous la dent.
Je pense que la clef pour le groupe résidera dans le fait de revenir à plus de sons up-beats. Mais en gardant cette esthétique et cette couleur vintage dans les instrumentaux. C’est un style qu’ils maîtrisent en termes de productions et d’idées d’arrangements, en témoigne THBC et The Car.
La force des Arctic a pour moi toujours résidée dans cette facilité à trouver des structures lyriques complexes et pourtant toujours catchys (hello les deux premiers albums).
J’irai quand même les voir à Bercy en Mai, j’attendrai quand même patiemment leur prochain projet, mais je ne pense pas pouvoir leur accorder un crédit éternel.
J’espère juste que Alex Turner et sa bande arriveront à nous sortir de cette fameuse salle d’attente dans laquelle ils expérimentent depuis plus de 5 ans, pour nous présenter leur nouvelle recette. Et espérons que cette nouvelle recette, bien qu’évidemment plus mature, réussira à redevenir aussi percutante que celle de leurs débuts.
Créée
le 21 oct. 2022
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9 j'aime
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