Durant le début des années 2000, un jeune backpacker fait ses classes en tant que beatmaker chez Roc-A-Fella. Il va notamment produire une grosse partie de The Blueprint et aider à définir le nouveau son de la carrière de Jay-Z. Kanye West est donc très reconnu dans la production grace aux hits qu'il va réussir à élaborer en plaçant pour de nombreux artistes. Mais son but est aussi de rapper. Après avoir réussi à convaincre son label pas si conquis, il va sortir The College Dropout en 2004.
Ce n'est pas si facile de prévoir que Kanye deviendra le Kanye que l'on connaît aujourd'hui, tant il se pose comme un outsider et un fan dans cet album. On ressent déjà malgré tout une grande arrogance et un talent dans la direction dès ce premier projet. Il arrive à y inviter tous ses potes de ce moment, à savoir la bande de Mos Def, Kwali ou encore Common, les rappeurs pour lesquels il a placé comme Ludacris ou encore bien sûr les membres du Roc comme Freeway ou l Hov lui même. J'adore voir le plaisir et la fierté que Ye exprime quand il pose avec ces rappeurs, et je serais prêt à l'écouter raconter son histoire pendant des heures sur Last Call: il est déjà magnétisant. The College Dropout est rempli de morceaux et de concepts forts (et de morceaux à concept) ce qui en fait pour moi son album le plus divertissant. Si on ne peut pas dire que Kanye brille par la qualité de son rap (même si il a de nombreuses fulgurances), il gère la production, la direction et l'orchestration d'une main de maître. L'esprit soul que l'on y retrouve le rend en plus assez intemporel.
Finalement, The College Dropout doit impérativement être écouté, que l'on soit fan de Kanye ou pas. Impossible de s'ennuyer et tout est de bon goût.