Une danse macabre courte mais variée

Un an après la sortie de leur premier album Enter, Within Temptation nous revient avec une sortie moins importante puisqu’il s’agit d’un EP, produit pour faire patienter les fans avant la sortie de leur prochain album. A cette époque, le groupe ne vit pas encore à temps plein de sa musique et chacun est occupé par ses occupations familiales, professionnelles ou estudiantines, ce qui explique le délai entre deux albums.

Ce mini album dont la date de sortie est donc très rapprochée de son prédécesseur, reste de par le fait plutôt dans le même esprit. Outre les 3 titres inédits qui en font tout l’intérêt, on y retrouve d’ailleurs des remixes de titres provenant de Enter (Restless et un mash-up de Candles et Pearls of lights), pas désagréables à l’écoute (il ne s’agit pas de remixes électro comme on en voit souvent) mais d’utilité somme toute discutable.
L'EP nous présente par ailleurs également une version « classique » de Restless (piano, chœurs et violon seulement accompagnant la piste vocale) sous forme de piste CD-ROM, qui n'est pas dénuée d'émotion mais malheureusement raccourcie par rapport à l'originale, que l'on retiendra donc d’avantage.

Mais revenons aux trois titres inédits, puisque c’est clairement ce qui constitue l’intérêt de cet EP. On navigue donc toujours dans une atmosphère assez sombre, bien illustrée par le titre éponyme The dance, ou encore par Another day, qui se teinte également de mélancolie, faisant plutôt se rapprocher ce titre d’une ballade. Les grunts sont toujours présents (The dance, The other half) mais, pour le non-fan de voix gutturales que je suis, passent étrangement mieux à mes oreilles que ceux de Enter. Ils apportent une dimension particulière aux chansons, très différente dans les deux cas d’ailleurs, ce qui fait également la richesse de cet EP. Ils sont peut-être également mieux partagés avec la voix claire de Sharon den Adel, et on ne trouve par exemple pas de titre entièrement en grunts comme le Deep within de Enter, qui était interprété par l’ex-Orphanage, George Oosthoek. Cela n’empêche cependant pas ce dernier de s’inviter à nouveau sur la galette en partageant ses grunts puissants avec Sharon sur The other half (of me), un titre énergique au rythme étonnamment speed auquel le groupe ne nous avait pas habitué dans Enter. Et c’est peut-être là que l’EP se fait charnière avec la suite de la carrière du groupe ; on notera par exemple une certaine ressemblance entre ce titre et Jane Doe, une B-side de l’album suivant Mother Earth.

En définitive, le groupe nous offre très peu à ce mettre sous la dent avec cet EP, avec seulement trois titres inédits et des remixes de titres déjà connus. Mais en contrepartie, la variété de style des titres proposés assure un disque très peu redondant, au contraire de son prédécesseur. En effet, aux côtés de la ballade classique à dominante au piano qu’est Restless, on retrouve également grâce aux remixes les ballades plus sombres et féeriques que sont Candles et Pearls of light, mais également une ballade d’un autre style encore, bien plus atmosphérique, ambiante et mélancolique avec Another day. A côté de ça, The dance nous renvoie aux titres sombres et parfois gutturaux de Enter, et The other half introduit un style tout nouveau, plus speed et énergique, ponctué par des cris très aigus de Sharon. C’est dire la variété de styles que renferme ce court EP, qui tout en sachant garder une certaine cohérence avec le passé, sait également se projeter vers le futur du groupe. Un futur toujours aussi encourageant et qui promet du changement !