Il n'y a rien de mal à sortir la pedal-steel et la mélodie country folk, qu'on soit norvégien, suisse, français ou australien. Nick Cave s'était bien inventé son Sud à la Faulkner, et d'ailleurs, les membres de Madrugada continuent à lui rendre un nouvel hommage (in)volontaire dans le très chouette The Lost Gospel, qui évoque tout autant l'Elvis de In The Ghetto. En ouverture, The Kids Are On High Street possède, lui, un chant qui évoque terriblement les moments les plus épiques de Michael Stipe, et On Your Side est une lointaine réminiscence du Paint It Black des Stones. Sur la superbe ballade Hold On To You, ce serait plutôt une nouvelle marque brit pop, pas encore entendue chez eux, mais apparemment en vogue dans le Nord ces temps-ci (cf. le dernier Mando Diao). Pas étonnant que la production ait été confiée à George Drakoulias, un monsieur qui a travaillé avec Tom Petty, The Black Crowes, mais aussi Ride et Primal Scream, qui leur a concocté un son garage (très) luxueux. Malgré le gros capital de sympathie qu'on a pour un trio norvégien américanophile au nom espagnol (Stories From The Streets s'essaie même à l'espagnolade), et le résultat plutôt flatteur d'un album plutôt consistant, Madrugada n'affirme sa personnalité que par défaut. Toujours un groupe à classer entre deux autres.(Magic)