The Dreamer / The Believer vient de sortir, décembre 2011, je me fait un petit cadeau planifié avant Noël : Ce merveilleux album que j'attendais avec impatience. Autant dire que le temps que j'aurais passé à faire la queue dans les caisses de la Fnac sera proportionellement récompensé par ma joie (immense) de l'avoir enfin dans les mains. Dans cet album, No-ID reprend les commandes, fini les Kanye West et les Neptunes, c'est au maestro de reprendre le flambeau, No-ID, ce même monstre qui avait déjà produit les deux premiers albums de Common : "Can I Barrow a Dollar" et "Resurrection".
L'alchimie d'antan se ressent tout de suite, le premier morceau "The Dreamer" nous emporte tout de suite, Common fait même le choix de laisser la parole à la très sage Maya Angelou sur ce morceau, on comprend déjà dans quelles voies et quels sentiments va s'engager cet album : Ceux du rêve et de la foi, le nom de l'album n'est pas choisi au hasard, ça c'est une évidence. Common fait énormement référence à Dieu, à ses rêves, et à ceux du monde avortés par la société. Common revient aux sources, fini la plaisanterie commerciale et indigeste de "Universal Mind Control", on se retrouve de nouveau devant l'approche érudite et profonde qui l'avait tant caracterisé pendant une époque. Meler l'amour de la musique et l'amour du mot, c'est ce que voulait de nouveau faire Common avec cet album, et le pari est plutôt réussi. Entre les productions géniales et envoutantes de No-I.D qui n'a plus rien à prouver tant son CV est gigantesque, et les textes toujours plus profonds de Common, cet album surfe sur l'experience de deux vieux amis (et accessoirement, deux légendes du hip-hop) qui se connaissent depuis leurs débuts respectifs. Ce sentiment de retour aux sources est d'autant plus présent que Common décide de laisser toute l'Outro de l'album au bon vouloir de son père qui se fend de vers et de poésies toutes plus prennantes les unes que les autres. Etrange coincidence, son père avait déja fait l'outro de l'un de ses albums, c'était en 1994 sur Resurrection.
Au final, le seul morceau qui vient perturber cet album poétique, pleins de messages, d'intuitions, d'éspoir et de sentiments c'est "Sweet".
L'apparition de Sweet dans l'album c'est... Comment dire... c'est un peu comme tourner un porno dans un paysage paradisiaque : C'est hardcore, en tout cas, ca l'est par rapport au reste; Sweet est un morceau qui s'en prend explicitement (Bon d'accord, il ne cite personne, mais c'est clair) à un tas de rappeurs/chanteurs/artistes jugés trop "doux" par Common, et Common y met la voix et les paroles, il y va fort, il affirmera même plus tard que Drake peut se sentir visé par l'attaque musicale, ce qui donnera lieu à une rivalitée entre les deux artistes pendant un moment. On en vient à se demander si Common n'essayait pas de promouvoir un peu son album en allant tacler des artistes mainstreams comme Drake qui nageaient dans la notoriété, ou si ce dernier n'était pas un peu jaloux justement de cette notoriété qu'il trouve peut-être immeritée, car au fond, il à plutôt raison, il y'a bien plus de sueur et d'âme dans cet album qu'il peut bien il y'en avoir dans le vide et creux "Take Care" de Drake...
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