Ce n'est qu'un au revoir...

Osbourne ayant annoncé qu'il n'y aurait plus d'autres albums studio du groupe légendaire, cet EP sera sans doute le dernier témoignage de cette réunion finale entre trois des quatre membres initiaux de Black Sabbath. Difficile donc de ne pas être déçu devant la faiblesse de The End.

Composé de quatre titres inédits issus des sessions de 13 et de quatre titres enregistrés live en 2013, The End s'avère déconcertant. Si les titres inédits sont plutôt bon et ont été parfaitement peaufinés pour ne pas avoir (trop) l'impression d'écouter des rebuts, c'est surtout la partie live qui laisse complètement à désirer. La prise de son passe du dégueulasse (God Is Dead a l'air de provenir d'un enregistrement de smartphone), au correct pour un live pirate des années 70 (Under the Sun), et seul les deux derniers enregistrements au Canada sont réellement acceptables (la voix étant tout de même sous mixée). Et même si les morceaux fonctionnent bien, le bougre d'Osbourne est clairement fatigué et manque constamment de souffle. Ça chante faux et faible mais le bateau est maintenu à flot par l'énergie des instrumentistes encore à l'aise sur le vieux morceau (Under the Sun) comme sur les trois nouveaux tirés de 13 (notamment sur le solo de Iommi sur End of the Beginning). Le bon sens aurait été de considérer ces enregistrements comme des bonus rajouté à l'EP, et non comme faisant partie intégrante de celui-ci...

Et s'il n'y aura plus d'albums studio, alors on ne peut qu'avoir peur d'un album live de la dernière tournée au vu de ce que le groupe a pu compiler de mieux de la tournée de 2013 sur cet EP (à moins d'un sursaut d'énergie chez Osbourne, ce dont je doute fortement)... Il ne nous reste plus qu'à savourer les quatre morceaux inédits de l'EP pour saluer le groupe mythique. Et c'est une maigre compensation... Les détracteurs de 13 ne trouveront assurément pas leur compte. Les autres (comme moi), apprécieront, tout en rechignant sur l'aspect "tribute band qui passe à la composition" ambiant. On retrouvera quelques mimiques de chant rappelant de vieux titres de l'époque Osbourne, et des morceaux allongés sans réelle justification comme c'était déjà le cas sur 13. Mais, même si ces quatre inédits ne sont pas le chant du cygne escompté venant d'un tel groupe, tout aficionados de Black Sabbath se doit d'y jeter une oreille attentive. Qui sait, il pourra y déceler un ou deux titre qui lui donnera envie de ressortir ses vieux disques !