The Division Album
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L’annonce même de ce projet avait déjà de quoi attrister. Qu’on exhume des chutes de studio pour en faire un disque bonus lors d’une réédition plantureuse, passe encore ; mais qu’on présente ça comme un nouvel album autonome, c’est afficher un cynisme assumé à l’endroit des auditeurs.
Le disque est d’ailleurs symptomatique dans ce qu’il révèle du plan marketing et du profilage du fan de Pink Floyd, qui est pour le coup considéré au mieux comme une vache à lait, au pire comme un sombre abruti : qu’on considère en premier lieu la pochette la plus hideuse de leur discographie, voire de celle de l’univers, suffira à nous en convaincre.
Quant à la musique, elle plonge dans une amertume sans nom. Une certitude, le fan en aura pour sa nostalgie : tout transpire, dans ces instrumentaux, l’autoplagiat du pauvre. « It’s what we do » tente laborieusement de retrouver les mélopées de « Shine on you crazy diamond », « Sum » est un Gilmour sur les traces de « Run like Hell » et « Allons-Y » celles de Confortably numb.
Pour le reste, c’est un pesant chant des baleines, lorgnant, à l’instar d’ « Anisina », du côté des synthés low cost comme notre époque n'ose plus en faire.
Tout cela transpire tellement l’opportunisme qu’on se demande bien si ces morceaux ont été enregistrés à l’époque, où le groupe devait déjà avoir conscience de leur criante inanité…. Et se laisser caresser par le petit frisson conspirationniste échafaudant la théorie suivante : on demande à des yesmen de faire des instrus « à la manière de », et l’on obtient ce brouet de fête estivale où le groupe local vous anime la soirée moule avec Bernard qui joue à Gilmour et Francis qui pianote comme Wright.
The Endless River distille une émotion : celle de retrouver un singularité musicale qui éveillera des souvenirs, et nous plonger dans une forme de nostalgie. Mais la médiocrité générale du projet laisse plutôt place au dégoût, voire à la colère.
Créée
le 11 nov. 2014
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