J'ai mis toute ma bonne volonté pour écouter ce disque malgré les tôlées qu'il se prenait dans la figure. Je me disais "a tous les coups, c'est des gens qui aiment pas les blancs qui rappent, c'est vrai que des fois ils ont raison mais autant essayer :o ".
Mais alors, qu'est ce qui ne va pas avec cet album de Hobo Johnson ?
Tout d'abord, commençons avec le positif, oui Typical Story est un moyen sympa de commencer l'album, le morceau mélange rap, rock et pop et même si les chœurs font un peu clichés, ça reste un morceau rigolo avec plein de petites paroles marrantes.
Et puis, le deuxième morceau arrive, et Hobo Johnson pleure parce qu'il s'est fait larguer, et puis le troisième morceau arrive et Hobo Johnson pleure parce qu'il est laid, et puis on va aller explorer le champ lexical du célibat avec Hobo Johnson pendant tout le disque :D
Et là ou ça pourrait être sympa dans un album qui insisterait sur le caractère pathétique de ce personnage solitaire et en marge de la société (comme le ferait Fuzati sur Vive la vie par exemple), ici Hobo Johnson est malheureusement bien sérieux quand il nous fait ses apitoiements et c'est là qu'on se pose des questions.
Malgré tout, il reste des morceaux au caractère plus rigolo et léger comme Typical Story mais malheureusement bien moins réussis, Subaru Crosstrek XV est une blague (celle du rappeur qui a pas assez d'argent pour s'acheter limo) qui est étalée sur un morceau de 2 min 30 bien trop longues et You & The Cockroach est un spoken-word sur la société, la religion et le gouvernement avec les jugements les plus basiques et a la surface possibles.
Mais enfin Lucas ! Hobo Johnson incarne qqun qui s'approprie et qui déconstruit les genres !
Oh oui, tu as raison ! Mettre une trompette par là, et un insérer un instrument que le pire morceau de Macklemore a déjà utilisé, genre de tous les rappeurs que le mec a pioché il a quand même choisi Macklemore, c'est assez cocasse c'est vachement novateur ! (D'ailleurs, les choeurs aussi font penser a du Mackleblanc, LOL).
Et puis vas y mon Hobo Johnson ! Fais nous un morceau dramatique avec de l'autotune sur Sorry, My Dear, 3 ans après Bon Iver et avec 3 fois moins de savoir faire que lui !
Donc, au final on a quoi ? Un album avec d'un coté des morceaux "comiques" franchement pas drôles (a part encore une fois Typical Story qui est fun) et de l'autre une sorte de cercle vicieux de l'apitoiement et du chouinage dans lequel tombe Hobo en espérant nous faire comprendre sa douleur. Qu'il exprime cette douleur une fois, ok, deux fois, oui, neuf, dix fois, juste non en fait, ta gueule.
Parce que a l'inverse d'autres artistes comme un Phil Elvrum qui pleure sa femme ou un Kanye qui pleure sa mère, Hobo Johnson lui tombe dans le chouinage facile en faisant aucun de l'extrême souffrance et tristesse de Phil ou de la sobriété et l'acceptation comme Kanye. A la place, on se retrouve avec ce mec dans ton collège qui se faisait larguer tous les mois et qui se disait que c'était parce qu'elle ne le comprenait pas de toute façon. Alors oui, je caricature, n'empêche qu'avec des morceaux aussi stupides que All in my head , j'ai bien du mal a prendre le monsieur au sérieux.