Il y a des groupes qui, soudainement, apparaissent sur votre écran radar avec toute la subtilité d’un vaisseau-mère extra-terrestre (avec la complicité de Angry Metal Guy). Fallujah, groupe américain qui s’auto-définit comme du death-metal atmosphérique, est de ceux-ci et son deuxième album, The Flesh Prevails, tient également beaucoup de l’OVNI.
Prenons déjà l’appellation « death-metal atmosphérique »: dans le genre oxymore, il y aurait de quoi dire. D’un point de vue instrumental, le métal de Fallujah lorgne vers la partie la plus technique – oserai-je dire « la plus progressive »? – du genre. C’est complexe, alambiqué, très mélodique et, en effet, atmosphérique. Jusqu’au moment ou le chant 100% pur growl débarque et offre un contraste maximum.
Avec neuf pistes – la plus longue effleurant à peine la barre des six minutes – et un peu plus de quarante minutes, The Flesh Prevails n’est pas du genre à s’éterniser et c’est assez heureux. Comme souvent avec les albums qui donnent dans le technique/extrême, la démonstration peut vite virer à l’esbrouffe quand elle se prolonge.
Et, disons les choses ainsi, s’il y a certains morceaux de The Flesh Prevails que je trouve excellents, comme « Starlit Path », certains bouts du morceau-titre, « Sapphire » ou l’ultra-aérien « Alone With You » et ses voix féminines, il y en a aussi un certain nombre qui, à mon goût, en font trop, comme « Carved from Stone ».
Il faut néanmoins reconnaître que Fallujah a un son réellement unique, un mélange plus qu’original – qui me fait penser à Uneven Structure, mais d’assez loin – et que, comme toute expérimentation de ce calibre, tout ne va pas plaire à tout le monde. Son côté mélodique et technique est servi par des musiciens hors pairs.
Si vous cherchez un son hors du commun – voire hors des repères traditionnels de l’espace-temps – Fallujah a certainement quelque chose à vous proposer, mais que les esprits sensibles prévoient un casque, des provisions et, le cas échéant, une équipe de secours prête à intervenir. Parce que, si le voyage est souvent magnifique, il est également diablement secoué.