The Invisible Band
6.7
The Invisible Band

Album de Travis (2001)

Un nom crétin, un premier disque lourdaud : l'affaire Travis partait mal en 1997. Trois ans plus tard, via un Lp rédempteur, The Man Who, sublimé par Nigel "doigts de fée" Godrich, la planète paraissait subitement conquise. Nous, déjà moins. À l'heure de son album de la maturité, le quatuor à minettes ne crée toujours pas de miracle. Mais, si le cas Travis n'évolue pas à pas de géant, sa musique s'est dotée d'aménagements suffisamment efficaces pour rendre ce The Invisible Band plus intéressant que ses prédecesseurs, plus libre et plus aérien, notamment au niveau de la voix tamisée de Fran Healy. L'irrésistible Sing porte à bout de bras les meilleures idées du disque : ses arrangements discrets (cordes, claviers et tout le toutim) illuminent la base travisienne classique ballades en veux-tu en voilà, choeurs à l'infini, etc. L'envoûtant Side charme à l'identique, tout comme Afterglow, délicatement porté par des guitares cristallines, ou Dear Diary, promis à un bel avenir dans les chambrettes de collégiennes esseulées. Après, quand Travis s'aventure hors du schéma couplet/refrain, patatrac, bérézina et catastropha, il se prend maladroitement les pieds dans les fils de sa chanson poussive (The Humpty Dumpty Love Song). Au moins, le risque méritait-il d'être pris. Voilà, maintenant, Travis est arrivé au bout de sa formule, on lui suggère donc d'opter pour un virage un peu plus punk. Histoire de justifier la crête visée sur le chef de Fran Healy, peut-être ? (Magic)


Darwin nous a parlé de l’évolution des espèces, de la transformation lente de reptiles visqueux en oiseaux multicolores. Le cas de Travis l’aurait fasciné. Même s’il s’agit plutôt de la métamorphose express du papillon. D’un groupe à guitares anodin il sont passés en une année et un album au statut de remplisseurs de stades pop-variet’ singeant (avec talent) Radiohead (circa “The Bends”) ou U2 (circa “One”). “The Invisible Band” est un autre stade de développement pour l’espèce Travis. Au lieu de partir totalement sur la voix de la variet pop fm à guitares, Fran Healy et sa bande ont décidé de choisir la voie du song writing extatique. Bien sûr on entend toujours des bribes réminiscentes de Radiohead sur l’album mais celui ci est un peu plus ambitieux, moins misérabiliste, et convoque régulierement les sautillements pop de Mac Cartney. Même si la tendance générale est à la ballade sensuelle les explosions poppy (“flower in the window” par exemple) promettent des concerts alléchants et énergiques. Si l’on ajoute à cela la production parfaite de Nigel Godrich qui se prepare ici définitivement une place au chaud dans le top 5 des producteurs les plus courus, tout concorde à faire de “The Invisible Band” une réussite. Pourtant tout n’est pas rose au pays de Travis. Leur manque de personnalité et de charisme est un premier frein à la conquète du monde et la modestie qui exhude de tous les pores de cet album est totalement contraire au statut de popstar. Travis est donc un groupe de héros ordinaires, et pour s’en convaincre une seule écoute de “The Humpty dumpty love song” suffira.(Popnews) 
bisca
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le 21 févr. 2022

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