On ne peut que se réjouir de la fougue générale avec laquelle Hans Zimmer s’empare du western : sa composition dynamise le récit de Gore Verbinski et contribue à son souffle épique à grand renfort de thèmes mémorables quoique primaires dans leur structure. Et se tient là le principal reproche à adresser à The Lone Ranger : son manque de finesse et de développement. En écoute seule, l’impression principale est d’assister à un ensemble de bases fortes que le compositeur n’aurait guère eu le temps de peaufiner – peut-être est-ce le cas puisque Zimmer ne disposa que d’un laps de temps restreint pour mettre en musique le film –, capables d’emporter le spectateur et l’auditeur sans pour autant le convaincre pleinement. Demeure de très belles envolées lyriques et, surtout, une reprise pleine de fougue de l’ouverture de William Tell créée par Rossini un siècle et demi auparavant. Une bande originale forte, un peu trop forte, qui aurait gagné à cultiver la subtilité en s’écartant de la mécanique trop bien huilée du style Remote Control.