Si Endtroducing… restera à tout jamais « LE chef-d’œuvre incontesté de DJ Shadow » et « l’album référence de l’abstract hip hop » (le genre d’étiquette qui vous colle à la peau pendant une paire d’années), on pourra au moins reconnaitre à Josh Davis la volonté de ne jamais avoir tenté de refaire un Endtroducing bis…
Le californien a quand même mis 6 ans à digérer son œuvre ultime, s’appliquant au fil des années à ne pas sombrer dans un rap conventionnel, mais sans vraiment convaincre avec un style pas toujours bien lisible, perdant en route un public qui avait pourtant placé de gros espoirs en lui. Car hormis The Private Press, paru en 2002, et qui a plutôt bien vieilli, le reste de la discographie de Shadow semble aujourd’hui plus que dispensable.
Alors même si ce The Mountain Will Fall n’est pas exempt de défaut, il a au moins le mérite de remettre le beatmaker à un niveau un poil plus en conformité avec sont talent et son art du sampling qui, malgré tout, reste intact.
Signé sur le label Mass Appeal (Nas, Run The Jewels, Fashawn…), The Mountain Will Fall, comme malheureusement les précédents albums, part un peu dans tous les sens, manque d’unité mais réserve quand même quelques belles surprises comme par exemple ce titre sur lequel apparait l’omniprésent pianiste Nils Frahm… sans que ça s’entende vraiment.
Au final malgré son aspect assez décousu, on trouvera quand même sur cet album quelques morceaux impeccablement troussés, entre abstract et électronica, qui rappellent que le style de ce producteur, reste toujours aussi personnel.