Avec The Omen, Jerry Goldsmith révolutionna la musique de film horrifique en entremêlant un orchestre tantôt inquiétant tantôt délicat où les cordes s’en donnent à cœur joie, parfois relevées par les vents pour une légèreté passagère (« On This Night »), avec des chœurs grégoriens pour un effet tétanisant et imposant. Le thème composé pour incarner l’harmonie familiale un temps retrouvée est porté par la flûte et s’inscrit dans une atmosphère bucolique assez enivrante (« New Ambassador »). Soudain les trilles au violon et la beauté s’efface, laissant en lieu et place le chaos d’une écriture disharmonieuse. Peu à peu l’ensemble se drape de noirceur, cultive un suspense des plus anxiogènes qu’une lumière finale tant espérée jamais ne viendra abolir. Le travail des percussions jouées en crescendo accroît la sensation de malaise (« Broken Vows ») et peut évoquer le travail de Goldsmith sur Planet of the Apes notamment. Terrible malédiction que The Omen ! Mais quelle merveille ! Une bénédiction musicale.