Angel Bat Dawin - The Oracle (2019)
Parfois l’écrin correspond parfaitement à son contenu, ainsi la photo de la pochette de l’album d’Angel Bat Dawin s’assemble bien avec ce que l’on écoute en posant le vinyle sur la platine. Un album intime, mal cadré, saisi par le biais du portable, d’aujourd’hui mais sans âge, un côté vintage et jauni que transporte le lo-fi, solitaire et sauvage aussi, ce regard boudeur et même un peu hostile de celle à qui on a volé l’image, dérangé la tranquillité, de l’autre côté de la scène encore…
Les vignettes défilent, brutes de de décoffrage, ce côté inachevé qui séduit tant, la vie qui passe et défile en déposant derrière elle, de temps en temps, une trace sonore, dans différents endroits de la planète, de Londres à Chicago, le plus souvent seule mais aussi en compagnie du batteur sud-africain Asher Simiso Gamedze sur « Capetown ».
On l’a compris, ce qui fait toute la force de l’album c’est la somme de ses faiblesses, comme si la vérité et la sincérité du réel se moquaient des technologies, cet album, c’est sûr, possède la force d’un vieux blues, chanté seul à la guitare, pendant que Lomax, qui passait par là, a laissé défiler les bandes…