Adaptation et renaissance
Brian Warner alias Marilyn Manson revient sur le devant de la scène avec The Pale Emperor. Moins de trois ans après le très mitigé Born Villain, « l’antichrist superstar » s’oriente vers une musique plus calme et slow-tempo. La patte Manson est toujours là, mais une grande partie de l’album semble plus inspirée par le blues moderne de Mark Lanegan que par le metal industriel de Ministry.
Rage contenue
Brian Warner sait tout aussi bien gérer son image que sa rage. Portrait Of An American Family était d’ailleurs un album aussi jouissif que malsain. Pourtant, il ne semble plus rester beaucoup de traces de ce provocateur borderline. Son irrévérence est certainement toujours aussi grande mais, elle ne sonne plus comme avant. « Deep Six » est d’ailleurs le seul morceau qui nous donne cette sensation de folie incontrôlable. Malgré un refrain plus que moyen, le titre n’est pas pour autant mauvais. Le traitement des guitares sonne d’ailleurs magnifiquement bien. Si Warner s’est calmé sur la violence des compositions, c’est peut être à cause de sa voix, qui a l’air fatiguée. On le sent effectivement beaucoup moins à l’aise dans ses cris, qui paraissent assez poussifs.
Adaptation et renaissance
Malgré la baisse du niveau technique, j’adore ce disque. Je l’aime car les compositions sont très belles. Ce n’est pas le meilleur album de Marilyn Manson mais, il faut avouer qu’il change de style habilement et avec talent. J’ai toujours trouvé cet artiste très intelligent. Que ça soit dans ses propos (bowling for columbine...) ou dans sa musique (on bosse pas avec Reznor par hasard !). Marilyn Manson garde un style industriel tout en calmant le jeu. Attention, ça reste très rock mais, cela n’a rien à voir avec ce dont il nous avait habitué. « Killing Strangers » est une composition exemplaire. Les sonorités utilisées sont parfaites et la montée en pression est rondement menée.
The Pale Emperor est plus humain que ses prédécesseurs. Ce n’est pas une grosse claque auditive mais, ça fait le taf. Metal, Electronique, Blues, on retrouve beaucoup de styles différents sur cet album. Le tout reste pourtant cohérent. L’empereur de la provoc’ offre donc un disque tout aussi reposant qu’excitant.
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