Retour aux sources et ambiances cinématographiques
Manson répond toujours présent, et le fait savoir de fort belle manière !
Un premier sursaut annonciateur avait eu lieu avec 'Born Villain', qui, s'il était bien construit, manquait de punch pour vraiment permettre de reprendre la place laissée vacante depuis trop longtemps par le révérend.
Nouvel album à la production léchée, 'The Pale Emperor', est loin d'être pâle. Riffs et belles compositions musicales accompagnent un Manson qui abandonne sa léthargie et fait de nombreuses références à son passé discographique.
"Killin Strangers" amorce l'album avec un tempo lourd, lancinant et une noirceur faisant le lien avec l'opus précedent.
Vient ensuite "Deep Six", mélodie entêtante, rythme martelé et surtout un Manson qui recommence à se lâcher.
"Third Day Of A Seven Day Binge", déjà connue depuis l'annonce du clip il y'a quelques temps, est envoûtante, un mal lancinant qui s'insinue dans notre cerveau un peu plus à chaque couplet, mais que c'est bon !
Une mélodie douce introduit "The Mephistopheles Of Los Angeles", qui va résolument se tourner vers un glam-rock aux guitares très présentes, façon "Mechanical Animals".
"Warship My Wreck" commence sobrement, puis une musique hypnotique s'installe, et une tension palpale qui monte crescendo avec le champ éraillé de Manson (sur un ton plaintif qui n'est pas sans rappeler "Man That You Fear").
"Slave Only Dreams To Be King" signe un retour aux sources et aurait clairement pu se trouver dans "Portrait Of An American Family" (avec une dose de décadence en moins).
"The Devil Beneath My feet" nous rappelle qu'on est bien en 2015, tempo lourd et retenu, plus proche de "Born Villain". Pas le morceau le plus mémorable...
"Birds Of Hell Awaiting" continue sur cette lancée mais avec une touche de glam supplémentaire.
"Cupid Carries A Gun", qui sert au générique de la nouvelle série US 'Salem', est un petit bijou mélodique. Rythme syncopé en avant qui, j'imagine doit parfaitement coller au côté mystique de la série (et me donne vraiment envie de voir ça).
Et on arrive déjà au dernier titre de l'album "Odds Of Even", aux ambiances musicales et cinématographiques très présentes et qui figurerait parfaitement dans une Bande Originale de film.
Heureusement, une version Deluxe, nous permet de nous rassasier avec 3 titres supplémentaires, non dénués d'intérêt :
"Day 3", complainte à la guitare acoustique et violons, continue à jouer (agréablement) avec nos nerfs sur un certain malaise.
"Fated, Faithful, Fatal", rythme martelé et entêtant accompagné d'un chant qui reste bien en tête.
"Fall Of The House Of Death", version acoustique de "Third Day Of A Seven Day Binge", tout aussi attrayante.
C'est donc, pour moi, une belle réussite. Marilyn Manson a réussi à se défaire (en partie) de la retenue (je dirais même du bridage) qui caractérisait ses derniers opus et nous offre de belles références à ces meilleurs albums. Cependant, ici, le Manson décadent d'autrefois n'est plus. On a un artiste qui maîtrise les ficelles d'une production très (trop ?) propre et tient à en faire sa signature actuelle. Son attirance vers le cinéma transparaît ici à travers des ambiances fortes et une musique riche et très bien écrite.
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