Joel Ross – The Parable Of The Poet (2022)


J’avais évoqué par ici « Who Are You ? », l’album précédent de Joel Ross, que j’avais salué, tout d’abord pour la qualité du musicien, les vibraphonistes ne sont pas nombreux, et pour la cohésion de la formation qu’il emmène. On retrouve ces mêmes caractéristiques, sur ce nouvel opus, poussées encore plus loin.


Les amateurs de vibraphone y trouveront leur compte, cependant le plus souvent Joel se fonde dans le groupe et se réserve un petit espace côté gauche, et quelques solos bien sûr, de temps en temps… C’est un album Blue Note, alors forcément il retrouve son compère, le saxophoniste vedette du label, Immanuel Wilkins, au saxophone alto, ainsi que Marquis Hill à la trompette.


Quelques autres également, un peu moins connus mais possédant un rang égal, Maria Grand au saxophone ténor, Kalia Vandever au trombone, Scan Mason au piano, Rick Rosato à la basse, Craig Weinrib à la batterie et Gabrielle Garo à la flûte sur un titre. L’exposé est long mais essentiel, car la sensation d’avoir affaire à un collectif est continuelle.


L’album possède son moment de grâce « Wail » qui concrétise une certaine promesse amorcée dans les trois titres précédents. Ces derniers sont d’une « coolitude » sans nom, absolument pas désagréable mais développant tout de même, peut-être, un sentiment de naïveté sur la beauté du monde, la joie universelle et la paix qui nous entoure.


Sans doute un truc qui a à voir avec la foi, une vision généreuse portée par l’église qui trouve une certaine consécration ici, bien que tout soit uniquement instrumental, bien entendu. « Doxology (Hope) » met d’une certaine façon tout ceci en lumière. Perso je n’ai rien contre car tout ceci est effectivement très cohérent, dans la forme et le message.


La musique est toujours très agréable, sans aucun débordement, proprette et magnifiquement exécutée, ce dernier point est indéniable. D’ailleurs l’album, me semble-t-il, peut convenir à tous les publics, une sorte de message universel.


La dernière pièce se nomme « Benediction », arrivés à ce stade on comprend que bientôt on va sortir « de la messe » et qu’il faudra quitter ces lieux emplis de Sacré. Mais il est vrai que le jazz, musique noire, a grandi grâce aux nourritures spirituelles, en cela, Joel Ross poursuit la route d’Albert Ayler, John Coltrane, Pharoah Sanders ou Charles Gayle, pour n’en citer que quelques-uns…

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le 29 déc. 2022

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