Troisième opus du groupe et sans aucun doute possible le meilleur. Grande technicité, surtout rythmique, une voix énorme, des mélodies entêtantes, et un concept contenant des paroles bouleversantes. L'album parle en effet de l'enfance et l'adolescence qui parfois peut être difficile et peut forger un être différent. Cette enfance difficile est interprétée par un petit gars et une petite fille, on en déduit donc que ce sont ceux de la pochette (mais oui mais c'est bien sûr!). Pochette qui d'ailleurs est magnifique et représante bien le contenu. A bas les habituels covers surréalistes influencés par Dali! Vive le montage fesant penser à un défilement de souvenirs et au jaune photo ancienne.


PAIN OF SALVATION est sans conteste un groupe à part. Il y a de tous, les influences sont très nombreuses sur ce disque mais sans pour autant partir dans tous les sens. En effet on ressent du MARILLION, du FAITH NO MORE, du Mike OLDFIELD grande période...mais certainement pas du DREAM THEATER! Au délà de leur statut metal progressif, POS est bien supérieur niveau émotion, notemment grâce à la voix de Daniel Gildenlöw (à mes souhaits!) qui possède un timbre unique, une couverture énorme, mais surtout, surtout, une grande diversité vocale. Le morceau qui exprime le mieux cette idée est certainement "Used", le démarrage en trombe du skeud. Daniel démarre par un chant rappé à la Mike Patton de FNM, pour enchainer sur un refrain plus planant et calme. La fin de ce morceau est incroyable, la montée en puissance de Danny pour finir par un cri super aigu et un autre plus guttural me fesant énormément penser à la fin "Land Of Sunshine" de FNM ("Seeeniiile").


On enchaine par un morceau assez long de 8 minutes aux influences très rock progressif. La mélodie reste facilement en tête. En fait tous les morceaux de l'album restent en tête, on a plus de mal à retenir les titres que le contenu je dirai ! Mais une fois qu'on connait l'album par coeur comme moi rien ne se confond. C'est dingue comme toutes les parties des morceaux s'enchainent sans difficultés, et toutes les fins de morceaux sont merveilleuses (mention spéciale à "Used", "In The Flesh" et "The Perfect Element").


Le piano s'en donne à coeur joie sur l'album, en particulier sur le morceau tubesque "Ashes", un petit favori des fans, et sur "Morning on Earth" où il fait penser à une boîte à musique continue, à la "Tubular Bells" d'Oldfield. J'aime aussi énormément la mélodie du break de la grosse tuerie de l'album "The Perfect Element". Cette dernière est d'ailleurs le morceau le plus long avec 10 minutes au compteur, soit 10 minutes d'extase. Que d'émotions sur ce morceau! Et ce refrain! Ah ce refrain! Mon dieu quel refrain! Mais de toute manière tous les refrains sont excellents! J'vous dis y'a rien à jeter sur cette merveille!


Je n'ai pas parlé de la folie de l'album, "Idioglossia" où Daniel s'amuse avec son pseudo rap, encore très réussi, pour encore revenir à un passage aérien. Tiens d'ailleurs sur l'album on remarque de nombreuses répétitions volontaires, sur ce morceau le refrain de "Ashes" y est présent. Et "Morning on Earth" est repris plus lourdement sur "Reconciliation".
"Her Voices" est un de mes morceaux préférés du skeud. En partie grâce à la magnifique première partie au refrain qui appaiserait le coeur de n'importe qui, mais aussi grâce à la fin instrumentale aux saveurs orientales très épicées. Le morceau suivant "Dedication" est juste magique. Avec son petit côté Pink Floydien et toujours cette voix incroyable qui transcende à chaque écoute.


En clair "The Perfect Element" est tout simplement un chef d'oeuvre dont il est impossible de jeter la moindre seconde. Pas d'interludes chiantes, pas de masturbages d'instruments à la DREAM THEATER. Mais plutôt des morceaux longs qui paraissent courts, des balades pas gnian-gniantes pour un sous, un technicité certes modeste en comparaison au groupe cité plus haut, mais certainement moins emmerdantes. Et cette voix! Cette voix mesdammes et messieurs! D'une diversité rare. Les groupes voulant évoluer dans l'originalité devraient en prendre de la graine.

Opotiti
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le 11 oct. 2015

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Boris Minéral

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