Henry Jackman a, à la différence de Shane Black, parfaitement compris la prédation de son monstre emblématique et place son orchestre au service de la mise en notes d’une idée de prédation. Les instruments se rejoignent dans un vaste chaos mélodieux aux accents parfois tribaux parfois horrifiques mais toujours merveilleux pour l’oreille. Une chorale pour le merveilleux, des cors joués forte pour l'horreur. Quelques notes lyriques évoquent aussitôt Rory et sa tendresse innocente, la fanfare porte les mouvements militaires, les cuivres doublés de percussions et d’une section de cordes jouées avec nervosité les actions du prédateur. Le thème original est repris avec efficacité et parcimonie, Jackman s’accordant une liberté créative assez jouissive, oscillant entre Goldsmith et Silvestri pour définitivement trouver sa voie et imposer sa marque, la marque d’un grand compositeur encore aujourd’hui trop méconnu. The Predator, excellente partition pour très mauvais film.