John Mayer a d'abord présenté son septième album, The Search for Everything, par le biais de deux EP contenant huit des douze chansons du disque. C'était une façon sournoise pour l'auteur-compositeur-interprète de revenir à son côté soul, un son qu'il a largement abandonné lors d'un long flirt avec le country-rock de Laurel Canyon - un engouement qui a culminé avec son rôle de remplaçant de Jerry Garcia dans le groupe satellite de Grateful Dead, Dead & Company. Bien qu'il s'agisse ostensiblement d'un album de rupture, The Search for Everything ne semble pas hanté : Mayer glisse sur le disque avec une telle aisance que le son souple semble presque insouciant. C'est aussi très séduisant. Mayer revient peut-être au son de Continuum, alternant les séances d'entraînement R&B et les ballades soul, mais le mouvement vers l'avant est le sentiment unificateur ici. L'ouverture funk agile, "Moving on and Getting Over", le montre clairement, tout comme la plaintive "Changing", qui résume simplement sa situation critique : "I may be old and I may be young/But I am not done changing". Une partie du changement de Mayer peut être observée dans la façon dont il s'accroche à son passé romantique, enterrant une partie de son chagrin d'amour sur l'ouverture faussement exubérante, "Still Feel Like Your Man", et offrant un dénouement doux-amer dans l'admission "You're Gonna Live Forever in Me". La maturité émotionnelle de l'artiste s'accompagne d'un affinement de son art de la chanson. Alors qu'il a toujours fait preuve d'un talent pour la soul à combustion lente, la progression et l'arrangement de la brûlante "Rosie" semblent aussi sophistiqués que la grâce légère de "Emoji of a Wave", tandis que "Roll It on Home", un morceau de country-rocker qui tire son chapeau aux Dead, montre comment il a absorbé les leçons de son détour par Laurel Canyon sur Born and Raised et Paradise Valley. Ces deux disques, ainsi que des travaux antérieurs comme Try ! John Mayer Trio Live in Concert, révèlent l'étendue de l'ambition de Mayer, mais The Search for Everything réussit parce qu'il n'endosse pas un nouveau costume : au contraire, il s'installe dans un groove qu'il peut revendiquer comme le sien, et on a l'impression qu'il est chez lui.

Continuum
7
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le 18 déc. 2021

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