C'est d'abord l'histoire d'un groupe marquant de l'épopée du Rock qui se tourne vers le style FM. D'un chanteur à la voix puissante et claire en état de grâce : Joseph Williams dans ses grandes œuvres. D'un batteur, parti trop tôt, à la frappe souple et au feeling organique : Jeff Porcaro aussi inventif que brillant. D'un clavier qui adopte les sonorités typiques de son époque et qui les transcende dans des mélodies inoubliables : David Paich qui nimbe l'espace d'une ambiance héroïque et de chœurs épiques en diable.
C'est aussi l'histoire d'un album qui n'est pas sans défauts. D'un "You Got Me" qui lorgne maladroitement du côté d'un Funk dansant. D'un "Straight From the Heart" qui se vautre dans les grandes largeurs et qui accumule les clichés de son temps. D'un "These Chains" anecdotique et passe-partout.
C'est enfin l'histoire de chansons devenues des hymnes en puissance. D'un "Pamela" au refrain accrocheur et inoubliable. D'un "Stop Loving You" qui monte l'émotion encore d'un cran. D'un "Mushanga" envoûtant et habité. D'un "Stay Away" à l'énergie rageuse et aux reflets Hard-Rock. D'un "Only the Children" qui hurle aux abois et prépare une voie royale à un "Home of the Brave", colossal climax qui vient clore les débats en beauté et nous hanter pour longtemps avec son refrain inoubliable.
C'est l'histoire d'un premier émoi musical, c'est l'histoire de Toto.