C’est comme si alchemist cherchait à produire avant tout un fond sonore adapté à l’univers tissé par le flow, la voix et les lyrics de roc marciano. Mais en contrepartie, on se retrouve privé de boucles singulières et/ou mémorables. Le tout est au final plutôt pauvre et redondant. On passe très vite à autre chose une fois l’album terminé. Au lieu de donner du travail à notre mémoire ou à notre subconscient, avec des pistes qui nous resteraient en tête, il laisse plutôt le souvenir d’un creux musical. Une absence de pertinence, de singularité, de bon goût, de headbanging.
Mais au final peut-on parler d’une déception puisque la 1re mouture était déjà du même acabit. Les collab entre deux des inventeurs/ pionniers du hip hop drumless tel qu’on le connaît depuis les années 2010 auront donc été à deux reprises en deça de ce qu’on est à même d’attendre de ces légendes.
Parmi les fans d’alchemist de la 1re heure, on compte des nostalgiques de la 1re partie de sa carrière durant laquelle il produisait ses beats sur la fameuse machine ASR-10. ça n’est certainement pas cet album qui risque de les réconcilier avec son usage actuel de la mpc.
Coté marciano, la prestance au mic reste toujours de haut niveau. C’est plutôt les choix instrumentaux qui semblent pécher depuis quelques années. Une “oreille déclinante” et une redondance au mic qui pourrait finir par réellement lui causer du tort. Dommage pour un des rappeurs préférés de nos rappeurs préférés.