Pour les fans de "Tubular Bells" ou "Ommadawn", cet album les décontenancera, les déroutera, au mieux les étonnera, mais de toute manière ne les laissera pas indifférents.
Pour les autres, ils découvriront un univers proche de ce que l'on appelle la New Age. On se rapproche ici de groupes comme Enigma ou Deep Forest, mais avec un je-ne-sais-quoi en plus, qui fait qu'il a mieux résisté au temps, ce je-ne-sais-quoi est sûrement la sensibilité musicale de Mike Oldfield. En tout cas il s'est, avec cet album, offert un nouveau public, qui ne jure que par cet album, délaissant les autres albums de notre cher guitariste.
Personnellement, cet album m'a étonné à la première écoute, mais j'ai vite été séduit par le traitement électronique de l'ensemble. Au détour d'une chanson (Lament for Atlantis), on croirait croiser Vangelis. On a également droit à un autre petit clin d'oeil (Tubular World). La guitare, la "magic touch", quand elle se présente, est toujours sublime (Let There be Light, Crystal Clear). Pour le reste, il faut s'habituer aux vocalises très typées "new age", la pierre d'achoppement pour certains (Only Time will Tell, Prayer for the Earth, Hibernaculum). Pour ma part, même si c'est du déjà-entendu-quelque-part, le traitement qui en est fait ici a ce quelque-chose-de-plus qui me séduit. Les variations autour du thème principal sont intéressantes, on y entend la guitare et les arrangements traités de manière différente (Let There be Light, Oceania, Ascension). L'ensemble est entrecoupé de morceaux d'ambiance de transition judicieux (In the Beginning, First Landing, The Chamber, The Sunken Forest, A New Beginning) nous mettant ainsi en présence d'un album-concept presque parfait.
J'ai découvert cet album en octobre 2017, l'ai écouté trois fois de suite ... je le réécoute deux années plus tard et suis étonné de me rendre compte que certaines mélodies s'étaient imprimées dans ma mémoire ... et que les entendre ressurgir ainsi me procure tant de plaisir ... un disque qui se bonifie donc au fil des écoutes ... mais finalement cela ne m'étonne pas tant que cela ... cela fait longtemps que je connais les qualités mélodiques de Mike Oldfield ... sur cet album, il a simplifié leur expression, ne tissant plus des harmonies complexes comme c'était le cas auparavant, ici tout est épuré, et c'est une qualité essentielle de cet album.
Vous n'avez plus qu'à enfiler votre combinaison de cosmonaute, rejoindre votre vaisseau spatial, et quitter notre bonne vieille Terre pour rejoindre les Terres Lointaines ...