The Spark
6.6
The Spark

Album de Enter Shikari (2017)

Critiquer un album d'Enter Shikari relève d'un exercice complexe. Leur style indéfinissable, leur volonté de repousser les limites, leur côté border-line (pardonnez l'expression), bref, difficile d'être totalement objectif lorsqu'il s'agit du groupe de Punk (excusez de cette abréviation des plus réductrices) anglais. D'autant plus que je suis un grand fan, ce qui rend la chose encore plus compliquée.
Chaque album jusque là était une révolution. Comme une volonté constante de faire s'effriter les atomes,sans jamais s'arrêter. La quintessence de leur art survient à mon sens sur A flash Flood of Colour, gigantesque album sur lequel je pourrais parler des années...
Lorsqu'est sorti Live Outside, premier single d'un prochain album, j'étais comme un fou, je trépignais d'impatience... jusqu'a Rabble Rouser. Deception. Pas de cris, mou... J'ai immédiatement perdu mon impatience, et, en maudissant les dieux, ai sérieusement commencé à douter. Et si Enter Shikari arrêtait d'être anti-système?
La réponse est non, sinon je n'aurai évidemment pas mis cette note. Mais avant que le métalleux à barbe se régalant du scream gras et imparfait de Rou Reynolds ne ferme sur son ordi et ne rage, laissez moi vous expliquer.
Après avoir écouté Rabble Rouser, je n'ai évidemment écouté que d'une oreille distraite et énervée Undercover Agents. Puis l'album est sorti. Et je l'ai écouté une fois. Puis je l'ai réécouté une deuxième fois, puis une troisième, puis une quatrième, afin d'être certain de ce que je venais d'écouter.
On s'accorde souvent à dire qu'un groupe devient commercial lorsqu'il se met à travailler avec des majors, et à perdre ce qui faisait l'essence de ce qui fait le groupe (Red Hot Chili Peppers, l'exemple par exemple). Est ce le cas ici? Absolument pas.
Déjà, Shikari continue dans le même label qu'autrefois, mais au delà de cela, je pense qu'Enter Shikari garde ce qui a toujours fait son secret : la révolution. Sauf que sur cette album, elle se passe de cris, de drop gras déclenchant des pogos incessants, de lourds riffs de guitare endiablés (même si il y en a de manière éparse), plus de double pédale. Et c'est en ça que constitue leur révolution : ils ont su me surprendre. Et si cela m'a fait perdre fois en l'humanité quelques instants, j'ai alors compris qu'on se trompe souvent sur les véritables intentions des artistes.
L'essence ne se reflète pas dans le style. Enfin elle est intimement liée, mais n'en découle pas. Et pour moi cet album reste totalement et simplement dans la ligne conductrice du groupe.
Pas de cris? Rou va alors vous faire pleurer (Airfield). Pas de riffs de guitare endiablés? Rory va alors vous surprendre à chaque instant (tous les morceaux). Pas de doubles pédales? Ecoutez Take My Country Back. Enter Shikari se réinvente à chaque instant tel une molécule en constante évolution, cherchant toutes les combinaisons possibles pour s'alimenter.
Ne vous arrêtez pas à des reflexions stériles tel que: oh, il ne crie plus, etc... Ecoutez l'album. Et écoutez le bien.
Merci Enter Shikari pour cet album, je vous aime à la folie.

ArthurLiborio
9
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le 28 sept. 2017

Critique lue 169 fois

Arthur Liborio

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