"I wanna be adored"
Premier album du groupe, The Stone Roses fait un carton en Angleterre. A l'époque de sa sortie en 1989, tout le monde pensait que ce groupe de Manchester avait pris la place des Smiths dans le coeur...
le 31 déc. 2014
10 j'aime
7
The Stone Roses viennent tout droit de la même scène britannique "Madchester" pop/rock et orientée vers la danse que des groupes comme Primal Scream (bien que venant de Glasgow) ou les Happy Mondays, mais ils ne tombent pas dans le piège des sons tendances à l'époque et démodés aujourd'hui comme cela a pu arriver aux deux autres groupes, car ils font voler en éclats la musique du moment pour créer celle qui sera la bande-originale des Nineties. Ce sont les débuts de la Britpop qui sera portée plus tard par des groupes comme Blur, Pulp, ou évidemment Oasis. Cet album fut un changement de paradigme décisif, et plus de 25 ans après sa sortie il sonne toujours frais et nouveau alors que ses contemporains sont devenus un peu délavés, usés même (sans être mauvais pour autant). La ligne de basse lumineuse de I Wanna Be Adored et les mélodies étincelantes à la guitare sont sans aucun doute influencées respectivement par les Pixies et The Smiths, et le chant insistant bien que plein de classe de Ian Brown améliore encore un esthétique qui deviendra le fondement de la scène musicale indépendante britannique des 90's qui s'imposera brutalement dans le monde entier.
La principale caractéristique de l'album The Stone Roses est son côté psychédélique: un éclat brillant de lumières éblouissantes (oui, tout ça), un chant en écho comme situé à mi-distance, un tempo dansant mais posé allant de pair avec les cascades d'une guitare cliquetante. Les distorsions et le brouillard ambiant arrivent directement de la psych-pop version Sixties et s'adressent à la génération post-acide, amphétamines et ecstasy de la décennie 90 en glorifiant paresseusement le plaisir de la chair et l'érotisme sensoriel. Il y a dans chaque titre un son presque trop riche (à l'exception de l'interlude Elizabeth My Dear aux airs de Simon & Garfunkel) avec un bourdonnement constant et un brassage en profondeur. Que ce soit dans la douceur jazzy de Shoot You Down ou le power-chord massif de This is the One, la production suinte une profondeur acoustique permanente.
La version du 20e anniversaire de l'album contient en plus le single (ô combien essentiel, probablement une de leurs meilleurs chansons) Fools Gold dans sa version intégrale de dix minutes de bonheur. C'est une piste résolument plus dansante que le reste de l'album mais également avec ce côté à la fois cool mais détaché, presque froid, typique du groupe qui est plus développé ce qui la rend plus moderne encore que les autres. L'album inclut aussi un disque de "lost demos" avec des titres qui n'ont pas été jugés assez bons pour figurer sur l'album d'origine et certains qui n'étaient que sur des versions alternatives. Ces titres sont intéressants (surtout Elephant Stone) bien que clairement inférieurs et avec une qualité de son un peu au rabais, sans être scandaleuse pour autant.
Pour finir, je recommande chaudement le documentaire The Stone Roses: Made of Stone réalisé par Shane Meadows, consacré à la reformation du groupe, et qui est un vrai plaisir.
http://www.senscritique.com/film/The_Stone_Roses_Made_of_Stone/9102420
{S'il ne fallait garder qu'un titre}: Made of Stone, parce que c'est ma chanson préférée des Stone Roses après Sally Cinnamon qui n'est pas sur l'album et que je fais ce que je veux.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Critiques musicales
Créée
le 25 janv. 2015
Critique lue 1.3K fois
23 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur The Stone Roses
Premier album du groupe, The Stone Roses fait un carton en Angleterre. A l'époque de sa sortie en 1989, tout le monde pensait que ce groupe de Manchester avait pris la place des Smiths dans le coeur...
le 31 déc. 2014
10 j'aime
7
Il y a dans le rock (qui paraît pourtant si « universel ») des groupes, des albums, qui semblent ne pas réussir à passer totalement les frontières, qui sont des institutions dans leur pays d’origine...
Par
le 17 juil. 2014
10 j'aime
4
Le problème avec les albums cultes d'une génération, c'est que les écouter 20 ans après laisse une impression mitigée. Difficile de découvrir cet album sans à priori. Sur le papier, ça se tient: un...
Par
le 4 juin 2012
9 j'aime
Du même critique
Crazy Stupid Love est une comédie romantique pas forcément désagréable mais bourrée de clichés. Le seul gros reproche que je puisse lui faire étant d'avoir inspiré beaucoup trop de garçons avec le...
le 24 juil. 2014
40 j'aime
7
Il a beau avoir fait de bonnes comédies musicales ("New-York, New York"), des comédies surréalistes ("After Hours"), des satires ("The King of Comedy") et des biopics ("The Aviator"), Martin Scorsese...
le 22 mars 2015
35 j'aime
3
Supersonic est un documentaire qui se concentre sur les jeunes années du plus grand groupe de rock des années 90, j’ai nommé Oasis. Dès le début du film, il nous est rappelé que les Mancuniens sont...
le 1 nov. 2016
28 j'aime
4