The Terror par Bidon Tavu
Aussi accro aux Lips que je puisse être, il faut bien que je me rende à l'évidence : le groupe a définitivement mis derrière lui le style "Walt Disney sous héro" de l'époque Soft Bulletin et a levé l'ancre vers des horizons plus troubles. Est-ce une mauvaise chose ? Après tout, rares sont les groupes de 30 ans d'âge qui arrivent encore à sortir des albums qui interpellent (kikoo U2).
Adieu les beats conquérants, les chansons à multi-structures et les excentricités puériles. Ici, les chansons sont noyées dans l'écho, tellement noyées qu'elles forment une suite continue alors qu'elles sont pourtant bien différentes. Revers de la médaille : chaque morceau est une boucle infinie de la même instrumentation. Pas d'intro, pas de bridge, pas de solo, que de la répétition, ce qui risque d'autant plus de déplaire aux (ex-)fans. Et ce ne sont pas les paroles incompréhensibles de Wayne Coyne qui vont y changer quoi que ce soit...
Alors, The Terror, aveu de faiblesse ? Panne d'inspiration ? Pas vraiment. C'est à vrai dire un deuxième (voire troisième) suicide commercial à la suite. Les Lips n'en ont jamais fait qu'à leur tête et leur statut de "marginaux chez une major" fait qu'ils n'ont jamais eu d'énormes attentes commerciales qui auraient pu les pousser à faire de la soupe (kikoo Muse). Car, tendez l'oreille : les jolis hooks, les atmosphères douces, les paroles profondément humaines...tout ce que vous avez aimé chez les Lips est toujours là, perdu dans la brume, mais prêt à s'offrir à quiconque s'y abandonne.