Avec The Unacceptable Face of Freedom, Test Dept a frappé un grand coup. Il s'agit en effet d'un superbe album d'indus, brutal mais aussi très malsain en raison d'un excellent travail sur les atmosphères.
Ainsi, si Fuckhead et 51St State Of America démarrent les hostilités de façon très percutante (littéralement parlant), avec Comrade Enver Hoxha le décor change radicalement. Ce dernier morceau est particulièrement angoissant, avec ses samples inidentifiables, ses choeurs fantomatiques et voix féminines déshumanisées (ces dernières font penser à celles de journalistes qui annoncent des nouvelles, mais d'une façon totalement détachée). Fist est dans la mouvance des deux premiers titres, avec ses percussions très rentre dedans (la marque de fabrique du groupe).
Avec Statement, Test Dept devient encore plus expérimental : le groupe a samplé ou repris le discours de Alan Sutcliffe, un activiste politique qui récite "ses déboires avec la police au milieu de la grève des mineurs" (merci guts of darkness ;-)), et a ajouté à celui-ci des bruits divers et variés (percus, voix extrêmement agressive...). The Crusher est un morceau plus électronique, avec son rythme hypnotique et ses samples stridents. Victory est une piste qui, comme son nom l'indique, évoque une marche militaire et/ou guerrière (avec ses tambours, harmonica, cornemuse, cris et choeurs de soldats ou d'officiers, discours d'homme d'état ou du moins cela y ressemble).
Enfin, Corridor of Souls termine l'album en apothéose, avec son chant masculin de plus en plus rageur, ses voix féminines qui tournent en boucle (l'une d'elle rappelle les vocalises hallucinantes de Diamanda Galas), ses bruits de sirènes, de métaux qui s'entrechoquent, ses quelques notes de musiques discrètes... âmes sensibles s'abstenir.
Bref, un chef d'oeuvre du genre indus
PS : j'ai laissé de côte les 3 morceaux bonus, qui sont eux aussi excellents...