Il est parfois difficile de se rendre compte du parcours que certaines personnalités ont dû traverser pour atteindre le sommet. L’histoire de Flea, bassiste des Red Hot Chili Peppers, est un exemple parfait de cette réalité souvent négligée. Alors qu’aujourd’hui, il est reconnu comme l’un des musiciens les plus respectés de l’histoire du rock, les années 80 ont été pour lui un véritable cauchemar existentiel.


Imaginer Flea au milieu des années 80, c’est le voir lutter pour maintenir un groupe prometteur à flot, tout en assistant, impuissant, à la descente aux enfers de ses deux amis les plus proches, Hillel Slovak et Anthony Kiedis, tous deux plongés dans l’enfer de la toxicomanie. À une époque où des groupes comme Bon Jovi et Poison amassaient des fortunes avec une musique jugée par certains comme superficielle, les Red Hot Chili Peppers, malgré leur originalité et leur innovation, semblaient condamnés à rester dans l’ombre. Les difficultés de l’époque sont souvent oubliées, mais elles font partie intégrante du chemin qui les a menés à la reconnaissance mondiale.


L’un des moments clés de cette période trouble a été l’enregistrement de leur troisième album, The Uplift Mofo Party Plan en 1987. Le groupe, malgré le chaos ambiant, a pris une décision cruciale en confiant la production à Michael Beinhorn. Ce choix, allié au retour de Jack Irons à la batterie, a permis de capturer l’essence même du son des Peppers : un mélange explosif de punk, de funk et de rock.


Ce qui rend cet album unique en ce genre, c’est qu’il ne reflète pas le désespoir que l’on aurait pu attendre d’un groupe en pleine tourmente. Au contraire, on y trouve une énergie brute, une sorte d’optimisme presque naïf qui transparaît dans des morceaux comme Me & My Friends ou Backwoods. Il est difficile d’imaginer qu’un groupe si proche de l’implosion ait pu produire une musique aussi vibrante et pleine de vie.


L’album est également un témoignage de la diversité musicale des Red Hot Chili Peppers. Que ce soit l’expérimentation de Love Trilogy ou la reprise audacieuse de Subterranean Homesick Blues de Bob Dylan, chaque morceau révèle une facette différente du groupe. Pour autant, même s'il s'agit indiscutablement d'un bon un avant, tout n’est pas parfait. Les paroles parfois maladroites d’Anthony Kiedis, notamment sur des morceaux comme Special Secret Song Inside , peuvent laisser perplexe et les morceaux, bien que sympathiques, peinent à rester en mémoire.

Cette période prometteuse fut aussi la dernière pour cette formation du groupe. La mort tragique de Hillel en 1988, due à une overdose, a marqué la fin d’une époque. Un fait qui confère à cet album une dimension particulière.


-Wave-
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le 12 août 2024

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