The Very Best of Bach par Adobtard

Il est bien évident que ce ne sont pas les œuvres musicales que je note ici, mais bien le principe de l'album, qui est, en musique classique tout particulièrement, absolument et définitivement consternant, à prohiber, et à blâmer.
On a un joli « best of », d'accord, me diront certains, c'est bien pour faire découvrir aux gens les petites perles de tel ou tel compositeur. Moi je dis NON !
Déjà, c'est bien trop facile. Et avec la facilite, on ne profite pas autant de ce que l'on acquiert, et l'on a mille fois moins conscience de ce qui est en train de se dérouler sous nos oreilles.
Mais surtout, ce qui est le plus consternant, c'est que c'est ainsi que l'on abouti à de l'inculture consternante, en juxtaposant allègrement une toccata, un mouvement esseulé de concerto, un bout de messe, de cantate, de passion... Et l'on prend tout ainsi, sans se demander une seconde ce qu'est cette œuvre, de quoi elle fait partie, etc. D'autant plus qu'isoler un mouvement de son tout (sans connaître le reste), c'est perdre énormément. Un concerto, au moins à cette époque, ce sont 3 mouvements, et pas un seul. Un mouvement, ce n'est rien du tout.
De même, à cette époque, juxtaposer du profane et du sacre, c'est bien triste.
Et puis, écouter le fameux premier prélude du clavecin bien tempéré sans savoir tout ce qui va autour, tout ce qui a fait sa réputation, c'est d'une tristesse sans bornes.
Idem pour les suites pour violoncelle. Ah, pardon, LA suite pour violoncelle, ici. Consternant, ce n'est même pas français.
Bref, ne cautionnez jamais cet affaiblissement moral, cette incongruité au service de l'ignorance qu'est le « best of » en musique classique. Les compositeurs se retournent dans leur tombe.