The Wizard
7.1
The Wizard

Album de Merlin (2018)

Il était une fois, un groupe de stoner bourré (un regrettable pléonasme toutefois nécessaire à la compréhension des néophytes) qui s'était réunis dans une cave quelque part dans le Missouri pour discuter de leur prochain album. Ils en avaient marre d'être assimilés à ces accros de la fuzz décérébrés qui constituaient la majorité des autres représentants du genre ! Suite à une séance de brainstorming qui aura probablement vidé les supérettes du coin de leur stock de bourbon, l'idée était là ! Leur échange devait ressembler à ça :


_"Eh mec ! pourquoi t'es là en fait ?"
_"Hein ?"
_"Bah ouais ! T'as rien dit de la soirée, t'as vidé deux bouteilles et pourquoi on a un deuxième guitariste déjà ? On est tellement saturé qu'on entend pas la différence et les gens nous prennent pour des cons."
_"Euh... Mais les gars vous vous rappelez pas ? On s'est rencontrés au bar la semaine dernière, on avait discuté de comment renouveler votre musique, j'ai la solution !"
_"Quoi on en avait déjà parlé ? Tu ne pouvais pas le dire avant ?"
_"En fait je pensais que c'était juste une soirée, on fait que boire depuis tout à l'heure. Bref je fais aussi du saxophone, ça vous semblais être une bonne idée la dernière fois..."
_"Ouah ! On a du vraiment abuser ! Allez assez ri, casse toi maintenant !"
_"Vous savez, on a déjà enregistré."


...


C'est ainsi que naquis The Wizard, un mélange de stoner, de prog et de rock psyché tout ce qui a de plus digeste. L'originalité du groupe comme indiqué en introduction est l'omniprésence d'un saxophone parfaitement intégré aux autres musiciens. Il est assez courant dans la scène progressive depuis quelque années d'entendre un peu de saxophone par ci par la, souvent pour un solo du plus bel effet. Ici c'est poussé beaucoup plus loin. Il accompagne chaque riff, enrichi mélodiquement l'accompagnement d'un solo de guitare, sublime les passages atmosphériques. Sa présence semble tellement évidente qu'elle donne envie de voir plus de groupes intégrer des instruments classiques dans leur compositions.
Évidemment la seul présence de cette caution d'originalité n'a pas suffit à me séduire. Tout d 'abord le groupe a le mérite de ne pas tomber dans LE piège du stoner. Trop nombreuses sont les formations à ne compter que sur leur pédale de fuzz garantissant la lourdeur de leur riff pour le répéter jusqu'à l’écœurement. La répétitivité peut se révéler très efficace mais doit être manié avec précaution. Excepté la superbe pièce finale, les morceaux restent d'une longueur raisonnable. Les ambiances sont variés, de riffs puissants typiques du style à des solis gilmouriens, en passant par l'inévitable refrain scandé. La volonté de rester mesuré est louable bien que l'on regrettera quelque peut l'absence d'un instant où le groupe se lâche vraiment dans un déluge d'abus d'amplification et de lourdeur. La violence musicale est d'autant plus satisfaisante quand elle s'exprime dans un cadre nuancé.
Je vais évoquer un instant la production très chiadé mais un chouia proprette avant d'arrêter de chipoter. The Wizard est un très bon cru dans le paysage Stoner parfois un peu prévisible. Merlin a eu la bonne idée d'intégrer des influences variés pour pousser leur musique plus loin. Un exemple à prendre et à soutenir.


(En plus, la pochette est jolie, à quand un vinyle ?)

Linker064
8
Écrit par

Créée

le 19 mai 2018

Critique lue 110 fois

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Linker064

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