Après le raté No Prayer for the Dying, et le très sympa Fear of The Dark, c'est au tour de Dickinson, chanteur emblématique d'Iron Maiden depuis dix ans de quitter le groupe. Blaze Bayley prend la relève, et on ne peut pas dire que le résultat soit à la hauteur. Pas que le bonhomme ne soit pas à la hauteur, au contraire, il fait très correctement son boulot. Le problème est à chercher du côté des chansons en elles-mêmes.
Alors, ceci n'a strictement rien à voir avec l'album en lui-même, mais je trouve la pochette, réalisée en 3D très très laide. Non seulement le design rend très mal, mais en plus le dessin est dégueu et inutilement glauque. Comme si le groupe avait besoin de cette image digne du pire du métal à la Cattle Decapitation pour avoir une identité. Au moins Virtual XI, même s'il n'a pas une image très impressionnante, a au moins le mérite de renouer quelque peu avec le "album à thème" des opus des années 80.
Bref, Maiden change quelque peu sa formule ici, et essaye quelque chose d'un peu plus "progressif", avec notamment Sign of The Cross, qui malgré des qualités tombe plutôt à plat. Lord of the Flies n'a rien de bien extraordinaire non plus. Man on the Edge semble étrangement s'inspirer de Judas Priest, et aurait vraiment pu être une chanson du groupe sur British Steel ou Defenders of the faith. Du coup, à défaut d'être très passionnante, elle est assez plaisante. S'enchaînent des ritournelles pas bien passionnantes, au refrains souvent tellement étirés qu'elles en deviennent vite ennuyeuses, surtout si on y ajoute les "ho ho ho ho ho" que Bayley lance à quasiment chaque chanson, comme si le groupe n'avait plus d'idées pour varier un peu le tout... On tape carrément dans la merde avec Look for the truth, Judgment of Heaven et Blood on the World's Hands, sans doute les titres les moins inspirés depuis le début de la carrière du groupe, avec leurs refrains complètement plats et lassants. La fin n'est pas plus réussie, The Unbeliever faisant figure de pétard mouillé. On pourra tout de même sauver le sympathique Th Edge of Darkness. Pour le reste, voilà un album qui part sur de bonnes bases mais qui s'embourbe dans un heavy metal dépassé. En effet, en 1995, nombre de groupes on renouvelé le genre du metal, et le Heavy classique après le passage de Painkiller en 90 n'a plus grand chose à dire. Il faudra attendre Brave New World, un retour a=à du classique et efficace, et donc 2000 (!) pour que le groupe reparte sur de bonnes bases.