Avec They Fall But You Don't Mondkopf écrit un nouveau langage musical. Sa musique électronique se voit dépossédée des références temporelles habituelles. Ni rétro, ni futuriste, ni contemporain, le son développé et déployé sur les 6 pistes qui composent l'album renvoie surtout l'auditeur vers lui-même. De l'ambient, certains diront de l'indus, dans tous les cas le son est profondément introspectif.
Impossible de faire l'impasse sur le thème de l'album. Le titre en est évocateur (ils tombent mais pas toi), le nom des pistes aussi (Vivre) quand le son renvoie partout à la mort, au mystique, et que la terre entière a l'air décidée à nous rappeler que cet album a été enregistré au lendemain du 13 Novembre.
Rien d’étonnant dès lors à ce que Mondkopf continue à creuser un sillon démarré avec Rising Doom et continué avec Hadès. La tonalité est dure, la mort omniprésente, c'est terriblement sombre. Au milieu de tout ça des excroissances synthétiques viennent caresser l'auditeur comme des flammes quand on est trop près du feu. Mais la vie et sa lueur d'espoir ne sont jamais vraiment loin.
Sous des apparences brutes They Fall But You Don't est un disque travaillé, cohérent, qui canalise l'énergie de l'émotion qu'il porte sans la museler. Je ne crois pas au génie ou au talent inné. Chez Paul Régimbeau il n'y a surement pas de hasard mais du travail, énormément. Qu'il parait loin le temps de Galaxy of Nowhere où Mondkopf nous rejouait Eno et Aphex Twin dans sa chambre. Avec ce nouvel album il transcende les limites de l'ambient et nous prouve encore une fois que sa place est parmi les meilleurs.