Wow!
Betty Davis en 2 albums se hisse au firmament, un funk qui fait plisser les yeux, fait faire la moue et bouger la tête à la manière d'un classique de blues.
Car oui, nous avons là un concentré magnifique de blues et de funk, un condensé purement rock, accentué par la voix roque de Betty.
Un classique dont on parle finalement assez peu, mais que je place parmis les plus grands étendards funk que sont "Superfly" / "Curtis" de Curtis Mayfield, "In the jungle groove" de James Brown ou un "Maggot Brain" de Funkadelic.
Cette fureur qui règne tout au long de l'album, des cris de lionne pour s'extirper de son statut d'ex femme du lion Miles (même si elle ne devait pas être du genre à se laisser faire). Il lui dédiera d'ailleurs "Bitches Brew" (ou l'introduction d'éléments funk dans un free jazz suprême). Un désir fou de s'exprimer, que l'on peut rattacher aux mouvements des droits civiques dont Betty était une grande militante, et du statut déplorable des femmes dans la musique (merci au funk de permettre à ces artistes de s'exprimer: Lyn Collins, Alice Coltrane, Betty Davis + blaxpoitation= Cleopatra Jones; Pam Grier). Des identités très fortes pour un héritage inestimable.
Et donc Betty s'en est allée en février dernier, une des plus grandes, et en si peu d'albums. Comme elle le scande, "they say i'm different", oui c'est la pure vérité. Pas une conformiste autant dans sa musique que dans ses idées politiques. Du haut de ces immenses jambes, l'énergie de la musique noire vous contemple.
Un album juste magnifique et d'une puissance énorme, que seule une lionne peut vous offrir