Baisse de forme
Thin walls a été relativement décevant, surtout en comparaison du sublime Rats. Décevant mais néanmoins pas surprise car pour avoir vu le groupe en concert en 2014, il s’orientait déjà vers une pop...
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le 3 juil. 2017
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La première image qui vient frapper l’esprit, c’est cette pochette dorée scintillante, pas d’images artistiques, pas de prétention, une typographie simple en plein milieu et un nom qui attire l’attention. L’imagination travaille déjà, serait-ce une caverne où une multitudes de pierres précieuses y seraient cachées ? La curiosité touche le sommet de la montagne, j’ai alors immédiatement voulu écouter ce groupe, je ne voulais pas passer à côté…Mais avant de parler de l’album “Thin Wall”, parlons un peu de Balthazar.
Maarten Devoldere et Patricia Vanneste, jouaient dans les rues de Belgique, un graph’ à leurs pieds “Balthazar”, les passants leur demandaient s’il s’agissait du nom de leur groupe… Un pur hasard. Les noms de groupes n’ont pas forcément une signification recherchée, c’est souvent le fruit d’une inspiration, du hasard surtout, trouvé dans des situations particulière. Balthazar est né comme ça, dans la rue, puisque le troisième membre était voisin de trottoir, Jinte Deprez, guitariste, tombé amoureux de Patricia, violoniste…Il semblerait que leur parcours soit rempli de petits “incidents” qui n’ont fait que rajouter à la beauté de l’orchestre. Une histoire d’amour en quelque sorte, sans vouloir entrer dans la naïveté. Ils participent à des petits concours comme Humo’s Rock Rally, se produisent dans des salles conséquentes en Belgique (l’Ancienne Belgique), Amsterdam (Paradiso) puis à Paris (La Cigale), sans compter les festivals.
Tout ceci s’est passé entre 2004, formation du groupe, et 2010, sortie de leur premier album, Applause, nom étrange, comme une pièce de théâtre prise par la fin, on applaudit d’abord et ensuite on joue. Cet album plutôt bon, n’est pourtant pas un exploit dans l’océan rock alternatif. Ce n’est qu’au deuxième album Rats sortie en 2012, que l’on commence à entrer dans un univers, plus chaleureux, personnel et expérimental. Enregistré dans le métro Belge, l’album sonne terriblement underground, terme qui prend alors tout son sens. Balthazar n’est pas un groupe de studio, c’est un groupe de rue, de métro, de scène où les gens, les regards se croisent, nous sommes sous la ville, sous tout ce qu’il se passe. C’est là l’essence du groupe, ne pas être enfermé entre quatre murs et jouer tel des automates. Paradoxalement, il est imaginable de les entendre jouer dans des stades tant leur musique est grande.
Et on en vient à l’album Thin Walls, une belle évolution toute en douceur, au-delà des murs d’un studio, ils sont allés plus loin, mettant réellement en avant le violon/guitare qui est alors la marque de reconnaissance du groupe, nous plongeant dans un univers folk, amical. Il commence de manière assez brutal avec Decency, nous mettant en haleine…et en une fraction de secondes, tout s’adoucit, comme un moment le soir, lorsque l’on rentre chez soi, que l’on allume les lumières, cela paraît pourtant sombre…Puis tout éclaircit à Then What qui sonne seventies. L’album est fait ainsi, il balance entre ombre et lumière, aucune chanson ne se ressemble, on passe d’un style à un autre sans que ce ne soit dérangeant. J’ai pour ma part trouvé deux trésors dans cette aventure, Bunker et Dirty Love. Aucune faute de ce côté. Mais le point faible et le point fort du groupe : les voix (Maartene, Jinte…) indéniablement belles mais un peu monotones, ça peut vite lasser, certains difficiles. Pourtant elles semblent offrir des couleurs cool, on peut entendre un peu de “Mick Jagger”, et c’est ce qui rend le style si rétro pour un album très actuel. Il s’agit d’une expérience musicale avant tout, et comme le disaient les membres, ils ne sont pas dans le contrôle, tout arrive naturellement. Ce n’est pourtant pas l’impression que l’on a, tout est parfaitement orchestré, on sent les influences ressortir, on a alors affaire avec un groupe inclassable.
Dans l’histoire de la musique, on juge souvent un groupe à son troisième album : celui de trop oui celui au top, et à partir de là, on sait s'il groupe va continuer ou s’arrêter. Dans le cas de Balthazar, ils ne risquent pas de s’arrêter, Thin Walls est meilleur que les deux premiers, plus original, un peu plus recherché, et riche, la pochette doré prend alors toute sa valeur.
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Créée
le 21 mai 2015
Critique lue 1.1K fois
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