Il y a un peu plus d'un an, l'Angleterre avait présenté quatre nouvelles estafettes, blanches et dodues. Il s'agissait de deux fois un frère et une sœur, réunis sous la casquette de Magic Numbers, avec des guitares et des pianos entre les mains, des vidéos rigolotes sur MTV, et quelque chose dans l'apparence qui laissait penser que tout cet attirail n'était qu'un trompe-l'œil destiné à dissimuler un secret encore plus lourd qu'eux : soit les Magic Numbers postulent au casting de Super Size Me 2, soit, piste plus probable, les Magic Numbers sont les enfants bâtards de Kelly Osbourne et David Crosby.D'ailleurs, Romeo, leur chanteur, chante souvent comme l'ex-Byrds : de son ventre de bûcheron sort une voix de princesse ? Slow down (the Way It Goes) ?, mais une princesse qui saurait aussi parfois plaquer son bois dormant pour se faire funky (Most of the Time), ce qui est assez rare chez les princesses. Plus concrètement, les Magic Numbers proposent aujourd'hui la suite, sensiblement identique, de leur plaisant premier album. C'est-à-dire qu'on y retrouve, comme dans les bonnes séries, les mêmes ingrédients que dans la saison 1 : mélodies appliquées, arrangements copieux (grande braderie de cordes, claviers et mélodicas). Those the Brokes est un album précieux, méticuleux, scrupuleux : il mettrait de l'écran total sur la plage. Par sa politesse et ses chansons soignées, il est à peu près le contraire d'un album des Babyshambles ? c'est un bon disque.(Inrocks)
Inutile de tourner autour du pot : Those The Brokes est sans doute la meilleure suite que The Magic Numbers pouvait donner à ses premières aventures discographiques, un an à peine après des débuts mémorables. Un deuxième Lp ni tout à fait semblable au précédent, ni vraiment différent. Déclinant avec un aplomb de bon aloi leur amour pour une pop légère et multicolore à base d'harmonies vocales soigneusement confectionnées, Romeo Stodart et ses trois compagnons assument sans complexe leur filiation maintes fois citée avec The Mamas & The Papas, en choisissant un visuel qui reprend à l'identique la pose adoptée par les vieux hippies californiens sur leur plus célèbre Best Of. Mais derrière ce clin d'oeil photographique presque trop évident, on redécouvre avec bonheur un univers musical en expansion, balayé par une brise salvatrice qui évite l'apparition précoce de toute trace de moisissure. Portés par une rythmique d'une puissance surprenante, pleine de lignes de basses rondelettes et de roulements tonitruants, les trois premiers titres frappent très fort, au propre comme au figuré et résonnent comme autant de claques au visage de tous ceux qui confondaient encore The Magic Numbers avec une bande de gros ravis ramollos. Sans se soucier des convenances, le quatuor enchaîne avec deux miniatures pop soul, Boy et Undecided, suites logiques de la reprise du Crazy In Love de Beyoncé, qui prouvent que, sous des dehors pachydermiques, il possède une sensualité et une souplesse dans le déhanché qui ne cesse de surprendre. La deuxième partie de l'album se présente comme un retour aux tonalités plus acoustiques du prédécesseur, préservé des redites par des arrangements de plus en plus maîtrisés. Pas de doute : défiant les lois du hasard et des probabilités, les numéros magiques sortent toujours gagnants au deuxième tirage.(Magic)
L’année passée, The Magic Numbers avait bien trompé son monde. En effet, derrière des physiques d’américains bedonnants en plein revival hippie, ces anglais réalisaient sans doute l’un des albums pop les plus excitants de 2005, quelque part entre Grandaddy et les Polyphonic Spree, le tout avec une touche soul des plus séduisantes. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisque "The Magic Numbers" a été écoulé à plus d’1 million d’exemplaires… Avec ce nouvel opus, le groupe poursuit ses aventures en fanfare. A peine le temps de rentrer en studio l’été dernier pour donner vie à ce "Those The Brokes", tant les sollicitations ont été nombreuses. Sur les routes d’Europe puis des Etats-Unis, notamment en compagnie des Flaming Lips et de Sonic Youth, la volonté était de conserver sur disque la cohésion d’ensemble et l’énergie trouvée lors de cette tournée.Romeo Stodart n’a pas perdu un poil de son talent d’écriture. Même la nuit, à l’arrière d’un bus, tout semble être naturel, l’évidence de la chanson parfaite qui coule sans la moindre anicroche, peu importe le rythme emprunté. Ces grands timides semblent totalement désinhibés, accentuant les grooves, allant jusqu’à jouer sur de sensuels gémissements. Les cœurs se multiplient à l’envi sur ces délicieuses mélodies dans une démarche qui séduira les fans de Girls In Hawaii et de Los Chicros. A noter les arrangements de cordes sur Boy signé Robert Kirby que l’on connaît notamment pour son travail sur "Five Leaves Left" et "Bryter Layter " de Nick Drake. Après le "II" d’Espers sorti cet été, The Magic Numbers nous montrent à leur tour que, passé les effets de revival, les influences 70’s bien digérées permettent d’engendrer de superbes réalisations qui, intemporelles, s’inscriront rapidement (et définitivement) comme des essentiels de toute discothèque idéale. (indiepoprock)