Bon cet album a pour moi ses hauts et ses bas et pourtant il est un incontournable de la discographie du gentil géant.
D'abord l'ouverture de Prologue s'étire pendant un deux minutes trop long. Ensuite le morceau devient intéressant “cérébralement” parlant et se met à rocker doucement. C'est pas mal du tout et le traitement soft des voix est joli. Un peu trop répétitif toutefois dans l'ensemble, comme un élève paresseux qui n'aurait pas le goût de développer sa thèse musicale ou de devenir impoli.
Schooldays s'ouvre sur un xylophone très chantant et une guitare électrique en petites touches. Le chant saccadé s'envole rapidement. Le tout est fort habile et joli et puis dérive vers l'angoisse, le mystérieux, pour aboutir à un jam très jazzy. Tout cela révèle d'une construction très habile mais qui émotionnellement ne me touche guère. Il y manque ce je ne sais quoi qui vous lève de votre siège.
Working all day reste dans la même veine, ça s'étire encore dans un jam central, techniquement parfait où l'orgue enfin réchauffe un peu le tout. La reprise finale du thème chanté à la fin est sans surprise.
Peel the paint est certes le meilleur morceau avec le titre de l'album et celui qui suit. Ça commence doucement avec un chant inspiré, puis les violons s'élèvent sur un air très joli et une mélodie qui nous reste. La reprise du chant nous comble . C'est un morceau, enfin inspiré totalement, avec une mélodie comme on en trouvait sur leur chef d'œuvre Acquiring the taste. Subitement la basse annonce le rock, là ça frise Jethro Tull et le riff est super bon. La voix devient méchante, l'écolier se fâche, le fantôme du temps semble user les amitiés. La guitare a un côté légèrement Frippien, ça mord ! Et le jam qui suit est peut-être le meilleur jam de GG en studio. Toutefois il s'étire un peu trop avant la reprise mordante de la voix .Le morceau aurait grandi dans la concision.On remarque aussi sur la guitare électrique, l'utilisation de l'echoplex emprunté à Mike Ratledge du Soft Machine
Mister Class and Quality est très amusant et sort un peu des sentiers battus, ça groove, c'est très inspiré, le solo de guitare est le meilleur de l'album et tout le morceau se tient dans une construction efficace et très réussi. J'adore le grognement du musicien au milieu du morceau. On en redemande ...et le tout s'enchaîne à merveille avec le morceau culte de l'album : Three Friends
Ici GG atteint le sommet de l'album et un des grands sommets de sa carrière. La puissance du chœur, la basse riche et l'orgue grandiose font de ce morceau un inoubliable. On y retrouve la grandeur d'un Wondering de VDGG. Le morceau souffre de sa brièveté et on aurait aimé le voir se développer tant la composition est inspirée. Ils ont préféré aller jouer dans la cour de récréation au lieu de faire leurs devoirs ? Et pourtant, à lui tout seul il vaut toute la discographie après In The Glass House. Jamais le groupe ne retrouvera un son si majestueux par la suite. Un morceau qui hante et redonne des frissons à chaque écoute. Rarement joué en concert, savourez le !
Gentle Giant, malgré mes réserves, fait de cet album, grâce à 3 titres, un incontournable. 3 titres, trois amis dans une école où ils sont seuls à hanter les corridors...allez faîtes vos classes et retrouvez la copie d'examen qu'ils nous présentent avec ses fautes d'orthographes musicales et ses coups de génie qui font qu'on lui pardonne d'avoir été un élève trop sage et pas assez fou...