A partir de la fin 1978, FZ décide d'enregistrer systématiquement tous ses concerts. Cela lui donne la possibilité de puiser ainsi les meilleurs morceaux dans une manne qui s'agrandit monstrueusement au fur et à mesure du temps qui passe. Tinseltown Rebellion sera le premier de ces témoignages, FZ piochant des titres dans dix concerts différents : celui de New-York (octobre 1978), de Londres (février 1979, 3 shows), de Philadelphie (avril 1980), de Dallas (octobre 1980), de Carbondale (novembre 1980), de Berkeley (05/12/80, 2 shows) et de Santa Monica (11/12/80).
Paradoxalement l'album commence par un morceau enregistré en studio (Fine Girl). Morceau qu'il a, selon ses dires, concocté "afin que les stations de radio conservatrices puissent jouer quelque chose à l'antenne." Et il n'aura pas tort, le morceau ayant un charisme évident.
Dès le deuxième morceau (Easy Meat), les choses se corsent, le morceau étant constitué de 3 prises différentes. La première moitié étant enregistrée dans l'une des salles les mieux insonorisées des Etats-Unis : le Tower Theater en Pennsylvanie, le reste du morceau laissant place à un ancien enregistrement orchestral du Abnuceals Emuukha Electric Symphony Orchestra datant de 1975, ainsi qu'à un solo de guitare extrait du concert de Santa Monica.
Tout au long de l'album on retrouvera la voix d'Ike Willis, ainsi que sa guitare rythmique, accompagné par la voix soul de Ray White, qui fait son retour au sein de la formation. On remarquera aussi l'arrivée de Steve Vai, ainsi que la présence forte de la section rythmique composée du batteur Vinnie Colaiuta et du bassiste Arthur Barrow. Deux autres particularités de l'album sont qu'on retrouve non seulement sur la plupart des morceaux pas moins de quatre guitaristes - FZ assurant la guitare principale et nous gratifiant de superbes solos, comme c'est dorénavant son habitude, les trois autres se contentant de nous offrir de beaux accompagnements à la guitare rythmique - mais aussi de nombreux choristes, pas moins de six, en général ... Il ne reste plus qu'à citer les claviéristes Bob Harris (sans oublier ses performances vocales haut perchées) et Tommy Mars. Et, pour être complet, je mentionnerais le duo de guitaristes Warren Cuccurullo et Denny Walley, ainsi que le claviériste Peter Wolf sur certains morceaux. Finalement, FZ aura eu, avec ces diverses formations de la fin des années 70, les équipes les plus professionnelles qu'il ait pu concocter.
Au moment de la sortie de l'album, la plupart des morceaux étaient inédits, excepté "Love of My Life" (tiré de Cruising with Ruben & the Jets), "I Ain't Got no Heart" (tiré de Freak Out!), "Tell me you Love Me" (tiré de Chunga's Revenge, mais joué sur un rythme effréné inédit) et "Brown Shoes Don't Make it" (tiré d'Absolutely Free). On a également droit aux prémices d'une oeuvre future (The Blue Light, qui paraîtra sur Thing-Fish), ainsi qu'une réinvention d'une de ses oeuvres les plus populaires : "Peaches en Regalia" (ici, intitulé Peaches III). A noter aussi, les deux morceaux "happening" ("Panty Rap" & "Dance Contest") qui, à défaut d'être intéressant musicalement, révèlent toute la finesse d'improvisateur/présentateur de FZ, pour qui instiguer une relation privilégiée avec son public ne comporte aucun secret.
Au final, on se retrouve avec un album à la qualité sonore irréprochable, enthousiasmant, avec un côté festif communicatif, qui se bonifie au fil des auditions. Comme la plupart de ses albums, l'écoute répétée de l'album révèle toute sa richesse, sa musique étant suffisamment complexe pour résister à un nombre élevé d'écoutes.